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Cercle Lab : Retour sur la 2ème réunion du club santé (saison 2019-2020)

lundi 20 janvier 2020
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Le club santé s’est réuni le 15 janvier autour du thème « Comment sortir du carcan du contrat responsable en complémentaire santé ? ».

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Le club santé a décidé cette année d’explorer les pistes de différenciation dans un marché de la complémentaire santé de plus en plus banalisé. Après une première réunion consacrée à la gestion du risque, le 15 janvier le club s'est intéressé aux contrats non responsables comme une alternative à la standardisation de la couverture santé.

Les contrats non responsables ne représentent qu'1,4Md d’euros de cotisations en 2018, mais ils sont en hausse de 10,8% par rapport à 2017, selon le fonds CMU. Deux tendances opposées se dessinent. Certains organismes décident de « maigrir » leurs couvertures, selon Pierre François Kieffer, manager de PMP Conseil. Ils lancent des offres santé individuelles entrée de gamme avec un niveau de garantie au-dessous des planchers du contrat responsable, notamment sur les soins optique, dentaire et audioprothèse. MNT, Thélem Assurances, Apivia Mutuelle ou Société Générale Assurances ont lancé des offres de ce type. À l’opposé, des acteurs décident de faire « grossir » leurs couvertures, souvent dans le cadre d'un contrat collectif, en proposant des renforts dits « sur-complémentaires » facultatives, parfois non responsables.

Anne Marion, fondatrice d’Actuarielles a présenté son idée de mutuelle « 0% santé » qui ne rembourserait pas les soins optiques mais aurait des franchises et prendrait en charge les risques graves comme l’hospitalisation ou les dépassements d’honoraires et certains médicaments. « C’est un produit bon marché qui s’adresse tout particulièrement aux retraités et aux étudiants et plus largement aux personnes qui ne sont pas co-financés. C’est un contrat très raisonnable, à défaut d’être responsable », a affirmé l’actuaire. Les assurés pourraient être tentés de souscrire une couverture classique de façon opportuniste pour les soins programmés et onéreux tels que les prothèses dentaires et les lunettes ; la résilier par la suite et basculer vers une couverture « 0% santé » pour les gros pépins de santé. Les pouvoirs publics ne verraient pas l'émergence de ces garanties« 0% santé » d'un bon oeil.

L'idée d'une couverture minimaliste, avec des franchises, pour se prémunir contre les risques graves est loin de convaincre les acteurs du marché de la complémentaire santé, qui ne sont pas prêts à se désengager sur certaines garanties.

"Leur objectif est d’augmenter le chiffre d’affaires et ne pas d’atteindre l’équilibre technique", explique Anne Marion. De leur côté, les réseaux commerciaux ne sont pas attirés par ce type de couvertures moins-disantes car leur rémunération est calculée en pourcentage de la cotisation et une couverture minimale serait forcément moins chère.

Ensuite, l’actuaire s’est interrogé sur « Comment interpréter la DDA dans le cadre du 100% santé ? ». Anne Marion considère que le contrat responsable c’est fait pour que la Sécu puisse se désengager sur certains actes, notamment ceux liés à une hospitalisation.

1 agent sur 10 choisit l’offre non responsable

Marc Bertolini, directeur général adjoint de la Mutuelle nationale territoriale (MNT) a présenté une nouvelle offre santé qui contient un contrat d’entrée de gamme non responsable, sans prise en charge des lunettes ni des audioprothèses. L'offre non responsable couvre en revanche l’hospitalisation, les soins courants, les médicaments avec vignette blanche, les prothèses dentaires, comprend un forfait pour les couronnes et intègre la téléconsultation.

L’assemblée générale de MNT a décidé de lancer ce type d’offre pour répondre aux difficultés de pouvoir d’achat des agents de la fonction publique territoriale. En effet, 80% des adhérents de la MNT sont de catégorie C, avec un traitement moyen de 1.800 euros par mois. « Le 100% santé aurait un impact de 13% sur les prestations de nos contrats historiques d’entrée de gamme. Avec le 100% santé, nous avons atteint un point de rupture car nous ne pouvons pas continuer à appliquer des augmentations de cotisation », a expliqué Marc Bertolini. Pour minimiser la hausse tarifaire, la MNT a décidé de supprimer les garantie obsèques et dépendance qui étaient proposées auparavant en inclusion dans son offre historique.

L’offre non responsable représente environ 10% des affaires nouvelles de MNT depuis sa commercialisation, en octobre 2019, alors que la mutuelle avait prévu qu’elle intéresserait uniquement 5% de ses nouveaux clients. Les agents de la fonction publique territoriale qui optent pour cette offre sont notamment, des jeunes ou des personnes avec un budget limité. MNT oriente vers cette offre qui coûte 17 euros par mois pour les agents de moins de 20 ans principalement les agents qui ne bénéficient pas de prise en charge de l’employeur. La MNT ne souhaite pas que cette offre « cannibalise » son offre historique. C’est pourquoi l’offre non responsable est pour l’instant uniquement accessible aux nouveaux clients. Le réseau commercial ne perçoit pas de commission différenciée sur ce type d’offre, ce qui peut expliquer son succès commercial.

L’âge moyen des adhérents cette offre est de 37 ans, alors que pour les autres offres, il est de 45 ans. 62% des prospects qui se sont vus recommander l’offre MNT Santé entrée de gamme ont suivi l’avis du conseiller, alors que sur les autres niveaux de la gamme, 50% des prospects ne suivent pas l’avis du conseiller.

Au-delà des offres non responsables, les participants au club santé se sont interrogés sur les possibilités d’innovation sur les garanties. De nouveaux contrats assurance-dépendance pourraient se développer dans les prochaines années pour offrir une réponse aux enjeux de la longevité. « L’ajout d’une couverture prévoyance à un contrat couvrant les frais de santé permet d’ajouter de la valeur et d’intégrer des éléments du parcours de soins qui sont aujourd’hui exclus du cadre du contrat responsable », explique Marie-Sophie Houis, associée de PMP.

Le club santé se réunira à nouveau le 6 février pour aborder la prévention santé et le sport sur ordonnance. Inscriptions ici.

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