Christian Germain (ex-CCMO) : «Je pense que ma présence gênait»

vendredi 20 octobre 2017
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INTERVIEW - Christian Germain, directeur général de CCMO pendant 18 ans, a été mis à pied le 23 septembre pour faute grave. Il se dit profondément choqué par sa destitution et évoque un éventuel changement de stratégie du conseil d'administration concernant l'indépendance de la mutuelle.

Qu'est-ce le conseil d'administration de CCMO vous reproche ?

Je n'ai rien à me reprocher. Je n'ai pas à rougir d'avoir transformé CCMO Mutuelle pendant les derniers 18 ans. Nous sommes passés de 40 à 200 salariés, de 90.000 personnes protégées et gérées à plus de 200.000 en santé et à plus de 100.000 en prévoyance. Je n'ai pas à rougir d'avoir multiplié par six les fonds propres, d'avoir créé une crèche inter-entreprises de 60 berceaux, un restaurant inter-enterprises et d'avoir augmenté le nombre d'agences. Sans me vanter, c'est plutôt une réussite.

Vous avez été licencié par faute grave, n'est-ce pas ?

On me reproche tellement de choses que c'en est surprenant.

Alors, pourquoi cette éviction ?

Cette procédure de licenciement est complètement incompréhensible pour moi. A 8 mois de la retraite, on me met dehors comme un malpropre, avec des mesures vexatoires. Avec une délégation d’administrateurs, j'avais choisi mon successeur, Ronan Le Joubioux, en mai dernier et du jour au lendemain on me met dehors sans aucun avertissement. Deux jours avant, je préparais la réunion du conseil d'administration avec lui et la présidente ! Je suis tombé de haut.

Pourquoi le conseil d'administration a donc décidé précipitamment de vous destituer ?

Je pense que ma présence gênait. J'ai respecté la stratégie d'indépendance de la mutuelle. J'ai agi en vertu de la stratégie définie par le conseil d'administration mais peut être que la stratégie a changé au niveau des administrateurs.

Est-ce que vous avez respecté le principe des quatre yeux dans la prise de décisions ?

J'ai toujours pris les décisions en concertation avec la présidente et le conseil d'administration.

Quelles sont les prochaines étapes ?

Je suis salarié protégé au titre de mes fonctions de vice-président de la Mutuelle des sportifs, conseiller à la CPAM de l'Oise, administrateur de la Mutualité des Hauts de France. L'inspection du travail doit déterminer s'il y a eu faute grave ou pas mais quelle que soit la décision, ça ne se terminera pas comme ça.

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