Coronavirus : Baisse de 29% des remboursements santé pour les ocam
Depuis le début de l'épidémie du coronavirus, les remboursements de frais de santé par les organismes complémentaires ont chuté de 29%, selon une étude du courtier gestionnaire Gerep.
L’étude de Gerep confirme une baisse significative des remboursements santé des organismes complémentaires de fin janvier à fin avril. Selon les estimations du courtier gestionnaire, les organismes complémentaires ont réalisé environ 500 millions d’euros d’économie pendant les deux mois du confinement.
La baisse de dépenses de santé a atteint -79% pendant la semaine du 6 avril, pour ensuite remonter légèrement à -74% la semaine du 13 avril. La dernière semaine d’avril, le remboursement de frais de santé a connu un léger frémissement, avec une baisse de -65% sur le montant moyen remboursé par Gerep. Il était de 4,39 euros en 2019, il n’est que de 1,54€ en 2020.
Depuis le début de l'épidémie, du 20 janvier au 27 avril, la baisse des dépenses s’élève à -29%. Sur l’année 2020, le courtier gestionnaire estime à 8% la baisse de la consommation annuelle de frais de santé.
Ces économies seront en partie neutralisées par l’augmentation des arrêts de travail, qui ont doublé en avril 2020 par rapport à l’année précédente. Les organismes complémentaires accuseront également une baisse des cotisations encaissées en 2020 suite au dispositif de chômage partiel. Gerep a calculé le manque de cotisations encaissées à environ 300 millions d’euros en prévoyance et à 99 millions d’euros en frais de santé pour l’ensemble du marché de l’assurance collective.
Des craintes sur la portabilité des droits
Damien Vieillard-Baron, président de Gerep a anticipé également les effets néfastes d’une éventuelle vague de licenciements qui aurait un impact sur la portabilité des droits. « S’il y a un doublement des besoins de portabilité dans les prochains mois, cela aura un impact d’entre 600 et 800 millions d’euros par an », indique le président du courtier gestionnaire.
L’étude de Gerep démontre que la décroissance des actes de gestion est différente selon le type de poste. De fin janvier à fin avril, elle est de -58% en optique, de -29% en dentaire, de -24,5% sur les consultations chez les généralistes et de -25,0% sur les consultations chez les généralistes.
Faible consommation optique en 2020
En optique, l’activité avait déjà été réduite depuis le début de l’année suite au lancement du 100% santé. Les dépenses en optique devraient également baisser en 2020 suite à la baisse du plafond de prise en charge sur la monture de 150 à 100 euros. Mais également suite à la dernière réforme du contrat responsable qui instaure un délai de renouvellement des équipements de 2 ans. En plus, le confinement a provoqué un net décrochage dès la semaine du 16 mars, avec une baisse de 90% de la consommation optique. Celle-ci est restée faible pendant la dernière semaine d’avril (-94%).
En revanche, les soins dentaires ont repris timidement pendant la dernière semaine d’avril, avec une baisse de 79%, soit 21 points de plus que la semaine précédente. Au début du confinement, les soins dentaires avaient chuté de 90% et étaient quasi nuls pendant la semaine du 13 avril.
Légère reprise des consultations fin avril
L’étude de Gerep constate également une légère reprise des consultations lors de la semaine du 21 avril. La baisse était de 42% chez les généralistes et de 40% chez les spécialistes. Sur les médicaments, le confinement n’a pas eu d’impact particulier jusqu’à début avril, avec même une évolution d’1,5% de la consommation. En revanche, les trois dernières semaines d’avril, les remboursements de médicaments ont baissé de 26%. Sur les 14 semaines de l’étude, la baisse est de 8%.
Les effets de la réanimation
En hospitalisation, il est encore tôt pour tirer des conséquences à cause du décalage de traitement du tiers payant hospitalier. « Nous nous attendons à un pic de remboursement en hospitalisation, à cause des journées de réanimation, qui peuvent coûter de 1.000 à 1.400 euros par jour pour la complémentaire santé », indique Damien Vieillard-Baron. L’impact des hospitalisations du covid-19 ne seront visibles sur les remboursements de soins des complémentaires qu’en juillet prochain.
Une troisième vague de cette étude devrait être publiée dans une dizaine de jours, afin d’observer les effets du déconfinement sur la consommation des soins. Gerep s’attend à un effet de rattrapage étalé dans le temps.
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