La nomination de Gilles de Margerie, ancien directeur général adjoint du groupe Humanis, au poste de directeur de cabinet de la ministre des Solidarités et de la Santé a provoqué une vague de réactions. Certains se sont montrés hostiles, d'autres, plus ouverts saluent son profil paritaire et mutualiste.
La nomination de Gilles de Margerie comme directeur de cabinet d'Agnès Buzyn, nouvelle ministre des Solidarités et de la Santé n'est pas passée inaperçue. Sur Twitter, les réactions se sont ainsi multipliées à tel point que vers 13h, le nom de l'ancien directeur général adjoint du groupe Humanis figurait dans les topic trend du réseau social (en bas de la liste sur la photo ci-dessous). Un fait rare pour une personnalité du secteur de l'assurance.
Principale critique, son passé « d'assureur ». Sur ce sujet, l'ancien candidat à l'élection présidentielle, Benoît Hamon, n'a pas tardé à réagir évoquant la volonté du gouvernement de faire de la santé un marché.
Voilà une nomination qui montre, qu'aux yeux du gouvernement, la santé est d'abord un marché. https://t.co/RtQLrbWmpH
— Benoît Hamon (@benoithamon) 19 mai 2017
Dans le même veine, Patrick Mennucci, député socialiste des Bouches-du-Rhône souligne « l'orientation ultra-libérale du Gouvernement ».
La nomination de Gilles de Margerie comme Dir Cab du ministre de la santé est une preuve de l'orientation ultra libérale du Gouvernement
— Patrick Mennucci (@patrickmennucci) 19 mai 2017
Jérôme Marty, président de l'Union Française pour une médecine libre s'inquiète du signal envoyé aux soignants libéraux
Très mauvais signal envoyé aux soignants libéraux : L'assurance directeur de cabinet du ministre de la santé ! https://t.co/XxU3SocNiH
— DrMartyUFML (@Drmartyufml) 19 mai 2017
Eric Anceau, historien ancien membre du bureau national du parti Debout la France y voit pour sa part l'arrivée « des loups dans la bergerie ».
Avec le gouvernement Macron-Philippe les assureurs arrivent aux affaires de la santé Les loups dans la bergeriehttps://t.co/C4E8R18xqI
— Eric Anceau (@Eric_Anceau) 20 mai 2017
« Cela ne peut pas être pire que ce qu'on a connu depuis cinq ans »
Toutes les réactions ne sont pour autant pas négatives. Certains syndicats de médecins qui ont eu maille à partir avec Marisol Touraine lors du quinquennat précédent. Interrogé par l'AFP, Jean-Paul Ortiz, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), estime que l'expérience de Gilles de Margerie "devrait permettre d'ouvrir un débat indispensable" sur les rôles respectifs des assurances maladie obligatoires et complémentaires. Un propos suivi d'une mise en garde. Pas question, en revanche, de "laisser les assureurs complémentaires mettre en place des réseaux de soins pour les médecins", conclut-il.
Du côté de la Fédération des médecins de France (FMF), Jean-Paul Hamon, son président se dit « rassuré » d'apprendre que Gilles de Margerie est issu d'un groupe paritaire et mutualiste. « On a hâte de rencontrer la ministre pour savoir quelles seront ses orientations, mais cela ne peut pas être pire que ce qu'on a connu depuis cinq ans », lance-t-il.
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