Homéopathie : L’année transitoire peut coûter cher aux complémentaires
Le gouvernement a annoncé une baisse du taux de prise en charge de l’homéopathie en 2020 et un déremboursement total par la suite. Cette année transitoire peut coûter jusqu’à 53 millions d’euros aux organismes complémentaires en 2020. Explications.
Agnès Buzyn a annoncé un déremboursement des médicaments homéopathiques par l’Assurance Maladie en 2021. La ministre des Solidarités et de la Santé a également annoncé que l’année prochaine, le taux de prise en charge de ces médicaments passera de 30% à 15%.
Cette année transitoire peut provoquer un surcoût pour les organismes complémentaires qui décident de prendre en charge le ticket modérateur de ce type de traitements. L’assurance maladie rembourse 30% du prix des médicaments homéopathiques, soit 126,7 millions d’euros par an. Les organismes complémentaires qui à titre facultatif, prennent en charge l’homéopathie, remboursent 248 millions d’euros par an, selon la Cnam.
Si le taux de prise en charge passe de 30 à 15%, les complémentaires verront le ticket modérateur passer de 70% à 85%. À volume constant, le surcoût pour les complémentaires serait donc de 53 millions d’euros pendant un an, soit une hausse de 21%.
Cependant, la baisse du remboursement risque de réduire la consommation de produits homéopathiques. Certains organismes complémentaires peuvent en plus décider de ne pas prendre en charge les médicaments remboursés à 15%. Ces deux incertitudes conduisent les experts à estimer un surcoût d’entre 40 et 50 millions d’euros pour 2020. Cette année transitoire a été critiquée par Thierry Beaudet, président de la Mutualité Française, dans un tweet.
Déremboursement de l’#homéopathie : il fallait évidemment suivre les recommandations de la @HAS_sante mais on aurait pu se dispenser d’une année transitoire !https://t.co/cFfYrIxjHX
— Thierry Beaudet (@ThierryBeaudet) July 10, 2019
Et en 2021 ?
En 2021, l’homéopathie rentrera dans la catégorie des médicaments non remboursés. Les organismes complémentaires peuvent décider de l’intégrer dans le forfait médecines douces ou dans le forfait automédication. « Quoi qu’il arrive, cela ne va pas peser énormément dans le résultat technique des assureurs, car globalement ce type de forfaits annuels sont faiblement utilisés par les adhérents », indique un observateur.
L'homéopathie bascule dans la sur-complémentaire
Alptis a été le premier acteur de l’assurance à envoyer un communiqué de presse suite à l’annonce du déremboursement de l’homéopathie. Le courtier grossiste continuera à proposer la prise en charge des médicaments homéopathiques à partir de 2021 dans le cadre d’une sur-complémentaire « renfort bien-être », commercialisée à partir de 5 euros par mois. Ce renfort permet de bénéficier du remboursement de médicaments et vaccins prescrits non pris en charge par le régime de base ainsi que des médicaments disponibles sans ordonnance comme l'homéopathie, les huiles essentielles et la phytothérapie ou la gemmothérapie. Alptis prend en charge 50% des frais réels de ces produits de parapharmacie dans la limite de 50€ par an et par bénéficiaire. L'offre rembourse également les consultations avec un praticien (shiatsu, accupuncteur, ostéopathe, psychologue, diététicien, sexologue, halothérapeute, naturopathe…) à hauteur de 25 euros par consultation et dans la limite de 5 consultations par an. Alptis annonce avoir vendu 100.000 sur-complémentaires bien-être. En moyenne, 80% des familles ayant opté pour cette offre ont recours aux prestations, selon le courtier grossiste.
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