INTERVIEW - Pascal Chapelon, président du syndicat Réussir, revient sur l'actualité des agents généraux Axa, sur l'avenir et les projets de développement du réseau.
Sur le risque construction, le réseau Axa France profite-t-il des récentes défaillances ?
Nos agents généraux font en effet entrer de nouveaux clients, mais pas tant que ça. Il y a d'abord un sujet tarifaire puisque nos conditions de souscriptions sont plus exigeantes que celles proposées par les assureurs LPS. On ne peut pas être couvert sérieusement sans payer le prix adéquat.
Le plus préoccupant reste les clients qui ont des sinistres en cours. Nous retrouvons beaucoup de contrats Dommage Ouvrage souscrits via l’entremise de SFS à des prix imbattables et de nombreuses entreprises d'étanchéité ou de géothermie par exemple se retrouvent en difficulté.
Nos équipes ont aujourd'hui une excellent niveau technique leur permettant d’appréhender correctement ce marché de spécialité. Pour nous différencier de la concurrence, nous faisons aujourd'hui des efforts de prévention ou de professionnalisation des règles de souscription.
Quelle est clairement la politique d'Axa France sur ce segment ?
La construction est redevenue aujourd'hui un marché porteur, même s'il reste compliqué car les branches longues font peur. Mais lorsque vous voyez des grues et des chantiers fleurir un peu partout, vous devez répondre présent. La politique d'Axa France en assurance construction est sensible à l'environnement et au nombre de permis de construire dans l'Hexagone. Aujourd'hui notre rythme de croissance sur cette branche est revenu à des niveaux raisonnables d'avant-crise.
Quels sont aujourd'hui vos sujets de préoccupation avec la mandante ?
Nous devons travailler avec la compagnie sur le mode d’exercice de nos agents que ce soit en SAS, SARL ou en holding. Notre réseau est très en retard sur le sujet. La SARL peut par exemple permettre une approche patrimoniale de l'agence avec la possibilité de faire entrer des collaborateurs au capital. De son côté, le modèle de holding favorise une approche fiscale et sociale intéressante avec la possibilité de remonter des dividendes.
Nous devons travailler plus ardûment sur ce sujet avec la mandante et laisser le choix aux agents de décider de la raison sociale de leur activité.
Où en est le déploiement de la solution Salesforce dans le réseau ?
Entre 65 et 70% du réseau est désormais équipé. Les premiers agents à bénéficier de cette nouvelle solution ont essuyé les plâtres mais nous entrons désormais dans un phase où faisons progressivement le deuil de notre ancienne plateforme Orchestra. Si l'édition de devis ou d'opportunités commerciales est encore compliquée, ce nouvel instrument est un outil de management intéressant.
Quel regard portez-vous sur le management d'Axa France ces derniers mois ?
Je suis spectateur ! La compagnie est en mouvement permanent depuis deux ans, avec une vision à long terme quasi impossible à décrypter pour nous, agents généraux, l’intérêt des dirigeants étant désormais focalisé uniquement sur les résultats techniques, les ratios combinés et les frais généraux.
Cette politique dégrade grandement notre qualité de service. Entre la baisse des équipes et le déploiement du nombre de plateformes, nous sommes arrivés au bout ! C'est pourquoi j'aimerais retrouver la philosophie qui devrait être la nôtre avec une culture du client pas uniquement dans les mots mais également dans les actes.
Cette stratégie de baisse des frais généraux n'est pas durable et il nous faut retrouver le chemin de la croissance car même si nous restons performants, nous sommes tout de même en-dessous des niveaux du marché sur presque toutes nos activités. Il nous faut absolument une vision au-delà des 6 mois. La confiance du réseau est difficile à rétablir sans signaux fort à destination du plus grand réseau d'agents généraux de France. Sans confiance nous ne construirons rien de durable.
Qu'attendez-vous du congrès européens des agents Axa que vous présiderez dans quelques jours à Marseille ?
Une première journée sera consacrée aux problématiques des agents Axa travaillant en France et une seconde aux agents Axa évoluant dans le reste de l'Europe. Thomas Buberl, accompagné de plusieurs membres du comité de direction, sera présent et nous attendons de sa part des engagements clairs sur plusieurs points, notamment sur la lisibilité et la stratégie du groupe sur l'avenir des agents généraux.
Cet événement sera également l'occasion de la signature de notre livre blanc à travers lequel, agents et mandante se sont engagés à redéfinir les contours du métier d’agent général à l’horizon 2020. Nous y avons des intérêts communs qu'il faut absolument développer.
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