Pertes d’exploitation : Planète CSCA monte au créneau sur les avenants
Alors que l’ensemble des assureurs s’activent pour revoir le « wording » de leurs contrats perte d’exploitation, Planète CSCA dénonce l’afflux massif de demande d’avenants de la part des compagnies dans un contexte de renouvellements déjà très tendu.
Depuis la rentrée, la grande majorité des assureurs travaille à revoir le wording de leurs multirisques professionnelles dans le but d’exclure le risque pandémique de leurs contrats pertes d’exploitation. Le sujet suscite l’agacement de Planète CSCA qui ne conteste pas cette décision sur le fonds, mais sur la forme.
« Depuis plusieurs semaines, les courtiers reçoivent de la part des compagnies des centaines de demandes d’avenants visant à réduire les préavis des contrats des clients pour ensuite leur proposer un autre avenant avec de nouvelles conditions. Devant la précipitation et le manque d’anticipation des assureurs, comment voulez-vous que les intermédiaires puissent expliquer cela de manière claire à leurs clients ?! », s’interroge Bertrand de Surmont, président du syndicat d’intermédiaires.
Planète CSCA déplore ainsi un manque de pédagogie, de concertation et d’harmonisation de la part de la place, « d’autant que certains opérateurs en profitent pour tenter d'exclure d’autres risques dans leurs avenants comme le cyber, les gilets jaunes, la RCMS, etc… Par conséquent, nous avons enjoint nos adhérents d’analyser ces avenants et de les arbitrer éventuellement. Moins que jamais ils ne doivent faire office de simple "boîte aux lettres' entre les compagnies et les clients », poursuit Bertrand de Surmont. « Nous sommes conscients que les compagnies sont sous la pression du régulateur et des réassureurs sur ce sujet pandémique mais cette politique 'd’avenantage' massif des contrats - avec autant d’avenants qu’il y a de compagnies, de branches et de clients – est un nouveau sujet agaçant et le signe que les leçons de la cacophonie du printemps que nous avions dénoncée n’ont pas été tirées », ajoute le président du syndicat.
Cumul des difficultés
Planète CSCA dénonce surtout un timing mal choisi et un cumul des difficultés pour les clients. En effet, ces demandes d'avenants s’ajoutent en cette fin d'année à une hausse des franchises sur les contrats, une diminution des plafonds de garanties et surtout des majorations tarifaires qui se profilent pour 2021.
« Aujourd’hui, nous constatons des taux de majoration détonants, pouvant aller jusqu’à 60% voire 80% dans certains cas, quand certains mutualistes ou bancassureurs annoncent des gels de tarifs », s’inquiète Bertrand de Surmont avant de conclure. « In fine, les courtiers qui ont des portefeuilles entreprise vont de nouveau être en première ligne; si c’est la nature même de leur positionnement dans la chaine de distribution, chacun doit se souvenir qu’ils sont, avant tout, les conseils de leurs clients et qu’à ce titre ils n’hésiteront pas à arbitrer leurs porteurs de risques si cela s’avérait nécessaire ».
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