Jean-Louis Span, président de l'Association diversité et proximité mutualiste (ADPM) se lance dans la course à la primaire des Français, mouvement qui vise à porter un candidat pour l'élection présidentielle de 2017.
« Ces quatre dernières années nous avons trop été sur la défensive. Il est temps de passer à l'attaque et aux propositions », lance Jean-Louis Span. Le président de l'ADPM, fédération de petites et moyennes mutuelles s'engage dans la présidentielle 2017 à se portant candidat à la primaire des Français.
Ce mouvement initié par Jean-Marie Cavada (Génération Citoyens), Corinne Lepage (Cap 21 – LRC), Nicolas Doucerain (Nous Citoyens), Claude Posternak (La Transition), Alexandre Jardin (Bleu Blanc Zèbre) et Jean-Baptiste de Foucauld (la Pacte Civique), propose de soutenir une candidature à travers l'organisation d'une primaire à laquelle tous les Français pourront voter.
Jean-Louis Span s'inscrit donc dans cette démarche avec la volonté de porter la question de la santé dans le débat public. « Ces dernières années, le pouvoir public a voulu la disparition du monde mutualiste à travers la mise en place de l'ANI, la réforme de l'ACS, l'instauration de paniers de soins, ou encore le renforcement des réseaux de soins, explique-t-il. Tout ceci a concouru à un affaiblissement de l'accès au soins et à une segmentation de la population qui va à l'encontre même du principe de solidarité intergénérationnelle du monde mutualiste. Encore récemment, la décision de passer par voie d'ordonnance pour refondre la code de la mutualité dénote d'un déni de démocratie ».
« On ne peut payer un médecin, moins que le coiffeur du coin »
Entré au PS en 1986, conseiller municipal d'Ivry-sur-Seine entre 1994 et 1998, il préconise de remettre le système de santé à plat et d'engager dès le lendemain de l'élection présidentielle une vaste consultation avec « tous les partenaires et les acteurs sociaux », sur ce sujet. « Il faut sortir de la Sécu de 1945 liée au revenu du travail et réfléchir à la mise en place d'un financement qui mettrait à contribution tous les revenus sur le modèle de la CSG », détaille-t-il.
Jean-Louis Span souhaite par ailleurs revaloriser les tarifs des praticiens. « Nous sommes l'un des derniers pays d'Europe à payer aussi peu nos médecins généralistes. On ne peut pas payer un médecin moins que le coiffeur du coin. Débloquer le numerus clausus serait aussi un moyen de lutter contre les déserts médicaux. Des déserts médicaux qui ne concernent pas seulement les zones rurales d'ailleurs », poursuit-il. Le candidat plaide par ailleurs pour un guichet unique pour l'ensemble des citoyens.
« S'il m'incombe d'aller au bout, j'irai »
Au-delà de la santé, Jean-Louis Span devra boucler un programme qui couvre l'ensemble des questions sociales, économiques et sociétales débattues lors d'une élection présidentielle. La primaire des Française met d'ailleurs la question de l'emploi au cœur du débat. « Il est encore un peu tôt pour donner nos lignes directrices sur ce sujet précis. Pour autant, une chose est certaine : ni le retour au 39h, ni les emplois aidés, ni la baisse des effectifs de fonctionnaires ne permettront de lutter contre le chômage."
Pour l'heure le calendrier de la primaire des Français sur l'élection d'un candidat à la présidentielle 2017 n'est pas encore fixé. Et Jean-Louis Span espère que les candidatures se multiplieront. « Il faut aller se frotter aux autres car nous ne sommes pas les détenteurs de la vérité universelle. Et je ne me retrouve pas dans les propositions, faites par les candidats à gauche, comme à droite, en termes de santé », souligne-t-il. S'il n'a pas encore réfléchi à une équipe gouvernementale, il assure que le ministre de la Santé ne doit pas être un praticien, même si « finalement, le problème n'est pas tant le ministre qui ne peut être omniscient, mais les conseillers qui gravitent autour », conclut-il.
À voir aussi
La Grande Interview - Fabrice Staad (Alan) face à la rédaction
Présidentielle 2022 : Santé, retraite, épargne... comparez les programmes