Tous les étudiants encore affiliés à une mutuelle seront automatiquement rattachés au régime général de l'Assurance maladie à partir du 1er septembre, signant ainsi la fin d'une Sécu étudiante créée après-guerre et longtemps restée dans le giron des mutuelles.
L'extinction était programmée : la loi de mars 2018 sur l'accès à l'université avait acté la suppression en deux temps du régime étudiant de sécurité sociale. L'an dernier, la cotisation forfaitaire de 217 euros avait été abrogée pour tous les étudiants et l'inscription à la Sécu étudiante abrogée pour les nouveaux entrants dans l'enseignement supérieur, le plus souvent déjà affiliés au régime de leurs parents.
Cette année, ceux qui avaient entamé leurs études avant le vote de la loi et étaient restés "provisoirement" affiliés à une mutuelle étudiante vont basculer "automatiquement et gratuitement" au régime général, explique la Caisse nationale d'assurance maladie. Une absorption justifiée, selon le gouvernement, par la "qualité de service insuffisante" et les "coûts de gestion élevés" des mutuelles étudiantes, dépassées par le nombre toujours croissant d'assurés entrants et sortant de ce régime, par nature transitoire.
A sa création fin 1948, la Sécu étudiante devait prendre en charge un peu plus de 100.000 personnes; 70 ans plus tard ce nombre a bondi à 2,7 millions. D'abord confié à la Mnef (émanation du syndicat Unef), le régime étudiant a également été délégué à partir de 1972 à une dizaine de mutuelles régionales. Entachée par une affaire d'abus de biens sociaux et de détournements de fonds, la Mnef est remplacée en 2000 par la LMDE, dont la gestion contestée se solde en 2015 par une procédure de sauvegarde judiciaire et une reprise en main par l'Assurance maladie. Depuis cette date, les étudiants assurés à la LMDE sont en effet affiliés au régime général, la mutuelle conservant son rôle de complémentaire santé.
Un rôle sur lequel les mutuelles étudiantes doivent désormais se recentrer, à l'image de la Smerep (région parisienne) et de la MEP (bassin méditerranéen), qui ont amorcé un rapprochement en juin autour d'une offre commune baptisée Heyme.
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