Start-up : Malakoff Médéric lance un fonds d'investissement de 150M d'euros
INTERVIEW – Thomas Saunier, directeur général de Malakoff Médéric, annonce la création d'un fonds d'investissement de 150 millions d'euros dédié aux start-up dans les domaines de la fintech, la healthtech et en BtoB.
Quelle est votre stratégie en termes d'innovation ?
Cette année nous allons ajouter une dimension supplémentaire à l'approche digital et data : nous créons un fonds d'investissement de 150 millions d'euros dédié aux start-ups qui sont susceptibles de nous intéresser dans les fintech, dans les healthtech, et dans tout ce qui est relatif aux services BtoBtoC.
Allez-vous désigner une équipe en interne ?
Il y aura une équipe dédiée en interne et en parallèle nous nouerons un partenariat avec un fonds d’investissement que nous n'avons pas encore choisi. Il s'agit bien d'un partenariat quasi industriel avec un venture-capitaliste dont c'est le métier et auprès de qui nous pourrons apprendre à investir et à accompagner les startup.
Avez-vous défini une stratégie d'investissement ?
A priori, un peu moins des deux tiers du fonds seront placés en investissement en lien avec ce partenaire, environ 40 millions investis dans d'autres fonds existant et entre 10 et 20 millions pour des investissements coup de cœur, pour lesquels les exigences de rentabilité ne seront pas forcément le premier critère.
Quelle était votre stratégie d'investissement auparavant ?
On investissait sur des fonds de fonds, avec un objectif purement financier. Aujourd'hui, le but c'est d'avoir des investissements stratégiques. A partir du moment où une entreprise développe un service en BtoBtoC, le B étant une entreprise et le C les salariés, elle est susceptible de nous intéresser et de rentrer dans notre offre de services.
Quelles sont les perspectives pour l'année 2017 ?
L'activité commerciale 2017 ressemble à celle de 2015, très soutenue, vraisemblablement à cause de la mise en conformité du contrat responsable. On devrait avoir une année commerciale record en santé et prévoyance.
Quel est à votre avis votre avantage concurrentiel ?
On s'aperçoit que l'offre de services qui accompagne nos contrats intervient de plus en plus dans le choix des clients. Nous construisons pour nos clients des offres de service tenant compte de leurs besoins spécifiques en s'appuyant sur notre gamme de 35 services, pour les grands comptes nous proposons même des offres sur-mesure. Pour les PME et les TPE, le critère prix reste important, même si les services que nous avons développés pour ces entreprises commencent à être pris en compte. Cela nous conforte dans l'idée que notre métier se transformera de plus en plus vers un métier de services.
Avec la naissance du groupe Vyv, comment voyez-vous l'avenir du réseau Kalivia ?
Kalivia compte aujourd'hui 12 millions de personnes protégées. Il y a vraisemblablement une chance historique de construire un réseau de 15 millions de personnes protégées. Je pense qu'il faut saisir cette opportunité de construire un réseau qui représente plus de 20% de la population française.
Aesio a récémment annoncé avoir choisi le groupe Macif pour construire une offre en prévoyance. Malakoff Médéric n'a pas été retenu. Quelle est votre réaction ?
Je respecte le choix du groupe Aesio, qui est un de nos partenaires et avec lequel nous continuerons à construire des partenariats dans l'avenir.
Où voulez-vous amener Malakoff Médéric dans les années à venir ?
Nous avons lancé un projet stratégique d'entreprise MM 2020 pour répondre à nos principaux enjeux : préparer l'avenir et mettre l'humain au cœur avec deux indicateurs clés : la satisfaction client et la confiance des collaborateurs. MM20 répond à 7 enjeux pour répondre à un marché de plus en plus concurrentiel et banalisé qui nous oblige notamment à proposer des offres de plus en plus segmentées et des services de plus en plus différentiants.
Quelle est votre démarche en termes de partenariats ?
Nous sommes prêts à nouer des partenariats avec d'autres acteurs du marché, sans qu'il y ait des fusions ou d'acquisitions.
Est-ce que d'autres structures ont intégré votre groupe ?
Mutieg, mutuelle des industries électriques et gazières, rejoindra la SGAM au 1er janvier 2018 et demain d'autres structures pourront rejoindre le groupe, sans qu'il y ait une fusion des équipes ni absorption de la structure. L'intégration dans la SGAM implique une solidarité financière et un pilotage cohérent, au sens des quatre fonctions clés de l'ACPR.
Est-ce que le deuil du rapprochement avec la Mutuelle générale a été fait ?
Le deuil a été fait, d'autant plus que le projet d'entreprise a retrouvé assez vite une grande adhésion au sein de l'entreprise. Si on veut transformer l'entreprise, on ne le fera pas sans la confiance des collaborateurs. Cette confiance s'acquiert grâce à l'accompagnement de l'évolution des compétences autour des nouvelles technologies, grâce à la qualité de vie au travail et grâce à la responsabilisation des acteurs et la transversalité pour parvenir à plus d'agilité.
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