Tarifs 2018 : Hausses attendues en auto et en MRH selon Facts & Figures
Dans son 7e baromètre des assurances dommages, le cabinet Facts & Figures anticipe des hausses tarifaires en automobile et en habitation pour 2018.
2 à 3% en auto
Après une hausse tarifaire moyenne de 1,6% en 2017 le cabinet anticipe une nouvelle progression comprise entre 2 et 3% pour les contrats auto, confirmant l'inversion de cycle, après 5 années de décroissance progressive.
Ce sursaut doit permettre de retrouver des marges de manœuvre. « Entre 2009 et 2015, les hausses de tarifs limitées ont juste permis de restaurer la rentabilité technique », explique Cyrille Chartier-Kastler, président de Facts & Figures. Le secteur ne bénéficie donc plus d'un matelas suffisant pour « absorber les hausses de sous-jacent, à savoir plus d'accidents, plus de corporels et une progression du coût de la réparation ».
Concrètement, sur les 14,1% de hausse du chiffre d'affaires enregistrés entre 2009 et 2015 sur le segment automobile, 3,7% proviennent de la croissance de la matière assurable et 7,3% de l'inflation. En d'autres termes, il restait 3,1%, de croissance disponible, soit 550M d'euros, auxquels s'est ajoutée une baisse de 700M d'euros des charges de prestation sur la période. Ces 1,3Md d'euros ont permis d'absorber une perte technique de 500M d'euros et de restaurer une rentabilité technique de 3 à 4%, correspondant à 800M d'euros, selon les projections du cabinet.
1 à 2% en MRH
En MRH, les hausses tarifaires devraient être plus modérées. Après 2,4% en 2017, le cabinet prévoit des augmentations comprises entre 1 et 2% pour 2018. L'absence de dérive de la fréquence et des coûts moyens sur la période 2009-2015 a en effet permis au secteur de dégager un un excédent de 1,3Md d'euros, dont 300M d'euros ont été utilisés pour absorber des pertes en 2009 et 400M alloués à la restauration d'une rentabilité de 4% selon les hypothèses prises par Facts & Figures. Le marché bénéficie ainsi d'une enveloppe supplémentaire de 600M d'euros qu'il peut allouer aux climatiques, lui permettant de contenir les augmentations de tarifs.
La percée des bancassureurs se confirme
L'autre grand enseignement de ce 7e baromètre concerne la montée en puissance des bancassureurs sur le segment de l'assurance dommages. En MRH, leur part de marché est ainsi passée de 14,1% en 2008 à 19,1% en 2015, tout en maintenant une rentabilité technique supérieure supérieure à celle du marché. Cette progression se concrétise également en termes de portefeuille. 6 bancassureurs figurent parmi les 10 meilleures croissances nettes de portefeuille en MRH entre 2011 et 2016. Cyrille Chartier-Kastler prédit même que Crédit Agricole se hissera dans le top 3 sur ce segment fin 2017.
En automobile la tendance est identique avec une part de marché des bancassureurs qui grimpe de 8,5% en 2008 à 12,2% en 2015 et une rentabilité technique proche de celle du marché (3,8%). Entre 2011 et 2015, le nombre de contrats a gonflé de 1.785.000 unités, dont 1.500.000 pour les seuls bancassureurs. Les agents généraux en auraient quant à eux perdu quelque 430.000 selon Facts & Figures.
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