Vice-présidence de l'ACPR : Jean-Paul Faugère face aux députés
Ce mercredi 1er juillet, Jean-Paul Faugère, candidat pressenti pour prendre le poste de vice-président de l'ACPR, était auditionné à l'Assemblée nationale.
Jean-Paul Faugère a entamé son marathon des auditions par la Commission des finances de l'Assemblée nationale ce mercredi à 9h30. Il rejoindra ensuite celle du Sénat en début d'après-midi. C'est un passage obligatoire pour les candidats à la vice-présidence de l'ACPR. Le nom de Jean-Paul Faugère a été proposé par le Premier ministre le 9 juin dernier, comme l'a rappelé Eric Woerth, président de la Commission des Finances en introduction de l'audition.
Puis, ce fut au tour de Jean-Paul Faugère de prendre la parole pour livrer sa feuille de route et dévoiler ses motivations pour succéder à Bernard Delas. « J'espère rendre service. De par mon parcours professionnel, j'ai acquis une double culture des affaires publiques et de l'entreprise, a souligné celui qui est encore président du conseil d'administration de CNP Assurances. Or, la supervision allie nécessairement une expertise financière et juridique ».
Dans son propos, il a par ailleurs souligné qu'il conserverait toute son indépendance vis-à-vis de CNP Assurances. « Si je suis nommé, je m'abstiendrai de toute implication dans les décisions impliquant CNP Assurances ». Ce sujet fut d'ailleurs au cœur du jeu des questions et réponses qui ont suivi son introduction. Tour à tour, Charles de Courson, Gilles Carrez et Emilie Cario l'ont interrogé sur ce sujet. « Si vous accepter ma nomination, je retrouverai encore plus le fil de l'intérêt général qui a été le fil rouge de ma carrière, a répondu Jean-Paul Faugère. Par ailleurs, il y a un déontologue à l'ACPR que j'ai rencontré. Je remets ce sujet entièrement entre ses mains, et s'il y a le moindre doute, je ne prendrai aucun risque ».
Les enjeux de son mandat
L'ancien directeur de cabinet de François Fillon a profité de la tribune pour livrer sa vision des enjeux à venir pour le secteur de l'assurance. Il a évidemment mis en exergue les conséquences de la crise actuelle. « Le secteur de l'assurance sera touché, même si l'impact ne sera connu qu'en 2021 ». Revenant sur les polémiques autour de la perte d'exploitation sans dommages, il a pointé le fait que « l'on ne peut pas en vouloir aux assureurs de ne pas couvrir des pertes sur lesquelles ils ne sont pas engagés ».
Jean-Paul Faugère a ensuite mis en exergue la persistance des taux bas. Ces derniers conduisent à une hausse des provisions et donc à une baisse de la solvabilité et donc des bénéfices reversés aux assurés. Le 3e enjeu à venir concerne les évolutions technologiques. « L'omniprésence de l'informatique a trois conséquences majeures pour les assureurs. Elle interroge sur l'éthique, induit une mutation de l'offre de produits et accentue la vulnérabilité au risque cyber ».
Enfin, l'ancien préfet du Loir-et-Cher a également évoqué Solvabilité 2. « Les débats sont très techniques, mais les décisions auront des conséquences sur le secteur de l'assurance ».
A l'issue de l'audition, la commission des Finances a procédé au vote sur la candidature de Jean-Paul Faugère. Les résultats seront connus après l'audition devant le Sénat.
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