Cat Nat : Une facture record des pertes assurées au premier semestre

mercredi 9 août 2023
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Selon Swiss Re, le coût total des catastrophes naturelles mondiales a atteint 120Mds de dollars (109Mds d’euros) sur le premier semestre 2023. Les pertes assurées ont atteint un niveau record depuis 2011, à 50Mds de dollars (46Mds d'euros), plombées par de violents orages aux États-Unis.

Swiss Re chiffre à 120Mds de dollars (109Mds d’euros) le coût total des catastrophes naturelles mondiales à fin juin. La facture est certes inférieure à celle enregistrée un an plus tôt (123Mds de dollars), mais elle représente 46% de plus que la moyenne sur la dernière décennie.

Sur les six premiers mois de l’année, les pertes assurées des ménages et entreprises ont représenté 50Mds de dollars (46Mds d’euros), affirme le réassureur helvétique. Un record depuis 2011. Dans le détail, la série d’orages survenue aux États-Unis ont représenté 68% des dégâts, soit 34Mds de dollars (31Mds d’euros), une première pour un semestre. « Les dommages assurés sont presque deux fois plus élevé en six mois que la moyenne annuelle des dix dernières années (18,4Mds de dollars) », peut-on lire dans un communiqué.

De violents phénomènes climatiques

Les effets du changement climatique se manifestent par des phénomènes météorologiques de plus en plus extrêmes. La Nouvelle-Zélande a été frappée par deux violents épisodes climatiques à seulement deux semaines d'intervalle au début de 2023. En particulier, Auckland, la ville la plus peuplée du pays a été frappée par de graves inondations ainsi que par le cyclone Gabrielle.

« Ces deux événements sont devenus les deux sinistres assurés liés aux conditions météorologiques les plus coûteux en Nouvelle-Zélande depuis 1970, avec des sinistres assurés combinés estimés à 2,3Mds de dollars », précise Swiss Re.

Les inondations qui ont touché la région d'Émilie-Romagne en Italie ont également pesé sur la balance. Les pertes économiques ont atteint 10Mds de dollars, dont 600M de pertes assurées. Il s’agit de l’événement climatique le plus coûteux depuis 1970.

Vers un deuxième semestre coûteux

Mais les dégâts engendrés par les tremblements de terre en Turquie et en Syrie arrivent en tête avec 3,5Mds de dollars de pertes assurées. Les pertes économiques s’élèvent à 34Mds de dollars d’après les estimations de la Banque mondiale. Quant au bilan humain, plus de 50.000 personnes ont perdu la vie.

La deuxième partie de l’année s’annonce d’ores et déjà coûteuse. Les incendies liés aux fortes vagues de chaleur survenus dans le sud de l’Europe (Grèce, Italie) ainsi que ceux survenus aux États-Unis et au Canada devraient davantage alourdir la note. Le début du mois d’août a, lui, été marqué par des inondations historiques en Slovénie.

Pour Ariel Le Bourdonnec, chargé de campagne Assurance chez Reclaim Finance, «les assureurs continuent de jouer les pompiers pyromanes en alimentant le dérèglement climatique. Au lieu d'augmenter le prix de leurs couvertures dans les zones à risque, comme Axa, les assureurs feraient mieux d'arrêter de soutenir les entreprises développant de nouveaux projets d'énergies fossiles qui alimentent le risque de catastrophes naturelles». Avant d'ajouter «si 10 assureurs et réassureurs dont Axa ont pris des engagements pour ne plus couvrir les projets pétro-gaziers, ces engagements demeurent lacunaires, insuffisants et comportent parfois des exceptions».

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