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Réassurance : Le secteur se veut confiant pour 2012

mardi 13 septembre 2011
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La succession inédite de catastrophes naturelles importantes et coûteuses au premier trimestre 2011 n'a pas complètement redonné aux réassureurs la main sur les tarifs, mais ils se disent néanmoins optimistes et tablent sur une hausse moyenne globale en 2012.

Depuis plusieurs années, le secteur de la réassurance, réuni du 11 au 13 septembre à Monaco, affiche des capacités totales supérieures à la demande des assureurs et bataille donc pour éviter des baisses de prix. Et la série d'événements naturels du début d'année, n'a que partiellement modifié ce rapport de force. Malgré une facture de plus de 40 milliards de dollars, dont près de 8 à la charge des cinq principaux réassureurs du marché, "les seules augmentations de prix que nous ayont observé ont concerné les zones et les marchés" directement touchés par les catastrophes, observe l'agence de notation Standard and Poor's, soit le Japon, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et les Etats-Unis.

Bien qu'en perte pour la plupart au premier trimestre, les grands réassureurs ont pu souffler au deuxième trimestre, qui "a joué un rôle d'amortisseur", selon Bruno Costes, directeur de la réassurance d'Allianz France. Ils devraient donc "à nouveau se retrouver en situation de fonds propres significatifs et de capacité excédentaire, donc on peut s'attendre en Europe à une baisse des prix sauf si les incertitudes autour des marchés financiers et des modèles de tempête modifient la tendance", prévoit-il.

Les Rendez-vous de septembre de Monaco, qui marque traditionnellement l'ouverture des négociations de contrats entre assureurs et réassureurs pour le début de l'année suivante, ne devraient donc pas définir de ligne claire pour 2012. Les réassureurs recensent, eux, plusieurs facteurs de soutien des prix, notamment ce fameux changement de modèle par le prestataire de référence en matière de mpodélisation, l'américain RMS (Risk management solutions), dont les logiciels sont utilisés par beaucoup de grands assureurs.

Ce nouveau modèle, évaluant la fréquence et l'impact des catastrophes naturelles aux Etats-Unis et en Europe, revoit en nette hausse, dans de nombreux cas, l'exposition estimée pour un même événement. Cette évolution est susceptible d'augmenter la demande en réassurance. Les réassureurs mentionnent aussi la concentration du secteur et l'absence de nouveaux entrants qui permettent aux géants du métier de maintenir une discipline tarifaire. Administrateur du numéro un mondial Munich Re, Torsten Jeworrek, se dit même prêt à réduire volontaire sa capacité de souscription "si nous n'obtenons pas le bon prix". Le secteur table aussi sur l'arrivée du nouveau cadre réglementaire Solvabilité II, qui pourrait inciter les assureurs à transférer vers les réassureurs une partie plus importante de leurs risques. Victor Peignet, directeur général de la branche dommage de Scor, cite lui les relèvements tarifaires opérés par les assureurs dans plusieurs métiers et régions depuis un an, notamment en automobile et en habitation, pour restaurer un niveau de rentabilité acceptable.

"Si le marché primaire (les assureurs) va dans cette direction, je ne vois pas pourquoi les réassureurs n'en feraient pas de même", avance M. Peignet. Il admet néanmoins que "nous ne verrons pas un marché tendu", où les réassureurs dicteraient leurs conditions, dans un avenir proche. Dennis Sugrue, directeur associé au sein de Standard and Poor's, va plus loin. Selon lui, "si nous ne connaissons pas un événement réduisant les capacités (de couverture des réassureurs), comme un événement naturel majeur, une hausse des réserves en capital des réassureurs ou une forte accélération de l'inflation, (...) les prix vont continuer à baisser".

Monaco, 12 sept 2011 (AFP)

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