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« Respirer avec l’entreprise et ses réseaux… »

jeudi 3 mai 2018
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5 questions à Jean-Laurent Granier, invité du déjeuner-débat du CercleLAB du 30 Mars 2018 Q : Quelles évolutions majeures de notre environnement assurantiel retenez-vous ? Dans un environnement financier puis prudentiel particulièrement bouleversé ces dernières années, je suis surtout frappé par le court-termisme croissant qui cherche à s’imposer aux assureurs. Cette tendance provient aussi bien de la réglementation prudentielle (liée à l’appréciation des risques ou à l’application de principes de précaution) que de l’évolution des marchés financiers (pression sur les taux). Ces incitations court-termistes vont pourtant à l’encontre de la volonté affichée d’encourager les initiatives, l’entrepreneuriat et la prise de risque, qui exigent une temporalité plus longue. J’ai pour ma part la chance de faire partie d’un Groupe d’assurance dirigé par des assureurs, et je continue à croire et à militer pour un mix d’audace et de vision à long terme, en totale cohérence avec la nature même de nos métiers.  Q : Un exemple : l’assurance Vie ; ne marchons-nous pas sur la tête ? D’une certaine manière, oui : on ne peut pas chercher indéfiniment à servir des rendements élevés et sécurisés dans un environnement de taux bas où l’allocation du capital en actions est alourdie et où la réglementation modifie constamment les incitations faites aux épargnants. Concrètement, 3 actions me semblent essentielles : 1) Baisser les rendements actuels de l’assurance vie classique en euros, 2) Recréer de vraies incitations à la durée, 3) Arriver à moduler les contraintes Solva2 sur les sous-jacents actions. C’est ce que nous demandons aux régulateurs, mais aussi à l’ensemble des acteurs de l’assurance vie. Q : Si vous deviez retenir un challenge à adresser dans les prochaines années ? Je pense qu’un challenge majeur nous est posé par nos clients : celui du temps réel dans la gestion de nos relations, et ce sur toute la chaîne de valeur, à tout moment du « parcours client ». L’entreprise doit nécessairement être consciente de cet impératif, et penser toutes ses actions en conséquence. Les progrès de l’IA (l’intelligence artificielle) nous y aideront certainement. Pour cela, nous devrons approfondir notre maîtrise de la data ainsi que des évolutions techniques et réglementaires qui l’accompagneront, pour parvenir à une utilisation toujours plus pertinente des données dans l’intérêt commun de l’assuré et de l’assureur. Q : Comment concevez-vous la relation de Generali avec ses réseaux de distribution ? Generali en France est un grand acteur « multi-réseaux ». Quelle que soit la nature des liens qui nous unissent (historiques, contractuels, …) nous nous devons d’être dans une vraie relation de partenariat pour progresser efficacement. Je suis convaincu que l’intermédiation est incontournable, et que compagnies et distributeurs doivent avancer d’un même pas, et même « respirer ensemble ». Ceci se traduit concrètement par une animation adaptée à chaque type de réseau et par une réflexion partagée sur l’évolution de nos outils et méthodes. Q : L’entreprise peut-elle évoluer à la vitesse du client ? Oui, j’en suis persuadé. Comme avec les intermédiaires, l’entreprise doit pouvoir « respirer avec ses clients », et en faire le préalable de toutes nos évolutions d’organisation et de méthodes. Dans les faits, cela signifie passer d’un stratégie customer centric à une stratégie customer inside, où la somme d’intelligences individuelles et collectives est entièrement mise au service de la révolution de la relation client. Ainsi, par exemple, la proximité désirée par les clients étant d’abord une proximité ressentie, nous devons intégrer cette relation par tous les moyens disponibles dans la vie de l’entreprise : relation physique, digital, chatbots etc… Jean-Laurent Granier, GENERALI

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