Absentéisme : Des arrêts de travail de plus en plus longs
INFOGRAPHIES - En 2023, les salariés en arrêt de travail ont été absents pendant 38 jours en moyenne, soit 5 de plus qu’en 2022, selon l’observatoire du groupe Vyv.
Après Axa, le groupe Vyv publie son observatoire sur les arrêts de travail. Elle est basée sur les déclarations sociales nominatives du portefeuille de 1,5 million de salariés du privé assurés par Mutex.
Au premier coup d’œil, l’absentéisme recule en 2023. Le taux d’absentéisme s’élève à 5,1%, contre 5,8% en 2022. C’est le plus bas niveau depuis 2020. Cependant, ce taux reste encore très élevé par rapport au taux de 4,4% de 2019.
La baisse de 2023 s’explique par la diminution de la proportion de salariés arrêtés au moins une fois dans l’année. Elle est de 33%, contre 45% en 2022. En effet, l’année 2023 n’a pas connu de vague épidémique majeure et cela s’est traduit par une amélioration de l’absentéisme de courte durée.
En ce qui concerne la fréquence, il n’y a pas d’évolution majeure. Le nombre moyen d’arrêts est de 1,7, contre 1,8 en 2022.
Nombre et durée en augmentation
Sur les arrêts de longue durée, en revanche, le groupe Vyv évoque « un phénomène inquiétant ». Les indicateurs se dégradent fortement. La durée moyenne des arrêts de 38 jours est en progression de 5 jours par rapport à 2022. Ce rallongement des arrêts se manifeste dans tous les profils : les hommes, les femmes, les cadres et les non-cadres (voir graphique ci-dessous).
L’augmentation de la durée concerne notamment les salariés de plus de 45 ans. Entre 45 et 54 ans, leurs arrêts sont de 43,6 jours en moyenne. Les salariés de plus de 55 ans affichent une durée d’arrêt moyenne de 54,8 jours.
Les arrêts longs en forte augmentation
Autre indicateur qui se dégrade, le nombre d’arrêts longs augmente. Les absences de plus de trois mois représentent 7,8% des arrêts en 2023, contre 5,9% en 2022. Les absences de plus de 30 jours et de moins de 90 jours sont également en progression. Elles concentrent 8% de l’ensemble des arrêts, contre 6% en 2022, selon le groupe Vyv.
Depuis 2019, 4,5% des salariés arrêtés sont absents pendant plus de 3 mois. Soit une augmentation de 15% pendant les quatre dernières années. Sans surprise, cette augmentation a été plus importante chez les salariés les plus âgés (+18% chez les plus de 55 ans).
Par ailleurs, le groupe Vyv estime à 21 milliards d’euros par an les revenus bruts à compenser pendant les arrêts de travail. 82% d’entre eux font l’objet d’une indemnisation, tandis que 18% ne sont pas couverts. Pour les non-cadres, la proportion de revenu non indemnisé est plus importante, de 20%. La prévoyance complémentaire est responsable d’un tiers de l’indemnisation des arrêts de travail des salariés du privé.
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