Absentéisme : Malakoff Humanis alerte sur la santé des femmes
Dans un contexte de hausse de l’absentéisme, les femmes sont particulièrement touchées car elles sont surreprésentées dans les secteurs les plus sinistrés.
Alors que plus de la moitié des salariés a été en arrêt de travail en 2022, le taux d’absentéisme atteint 55% chez les femmes et 57% chez les ouvriers, selon le baromètre Absentéisme 2023 de Malakoff Humanis.
Malakoff Humanis indique que les femmes sont surreprésentées dans les secteurs les plus pénibles. Par exemple, 67% des salariés du secteur de la santé et de l’action sociale sont des femmes. C’est un des secteurs les plus sinistrés en matière d’absentéisme avec 63% des salariés ayant été en arrêt maladie au cours des 12 derniers mois, contre 50% tous secteurs confondus. Le taux d'absentéisme des salariés de la santé a augmenté de 10 points par rapport à 2022.
Dans une étude complémentaire, Malakoff Humanis fait un focus sur l’état de santé des femmes. Les résultats de ce baromètre d’opinion sont accablants. Les femmes salariées sont davantage suivies par un médecin généraliste que leurs collègues masculins (80% pour elles et 74% pour eux). Et pourtant, 44% d'entre elles se déclarent en mauvaise santé psychologique, soit 12 points de plus que les hommes. Malakoff Humanis souligne que la situation s’est dégradée de quatre points par rapport à 2021.
55% des femmes souffre de troubles psy
Plus d’une femme sur deux (55%) déclare avoir souffert de troubles psychologiques au cours des 12 mois contre 45% pour leurs collègues masculins. Interrogées sur les raisons de cette souffrance, elles avancent autant des raisons professionnelles que personnelles. Elles sont plus inquiètes que les hommes sur tous les sujets. L’actualité (guerres, épidémies) arrive en tête, suivie de l’environnement, la situation financière de leur foyer, l’avenir de leurs enfants ou les conditions de leur logement.
Selon cette étude, 51% des femmes souffrent de troubles du sommeil, contre 43% chez les hommes. 37% d’entre elles présentent des troubles anxieux, contre 28% pour les hommes. 38% d’entre elles considèrent que le rythme du travail s’est accéléré et 46% ont le sentiment d'être stressées au travail (vs 41% chez les hommes).
Même constat sur l’état de santé physique. 41% des femmes s’estiment en mauvaise santé physique, contre 34% chez les hommes. L’étude montre une légère baisse de la consommation de tabac, alcool, médicaments et drogues, après le pic de 2022 au sortir de la crise sanitaire. 19% des salariées interrogées déclarent prendre des somnifères, des anxiolytiques ou des antidépresseurs, soit un point de plus que les hommes. En revanche, elles sont moins nombreuses à fumer (23% contre 28% chez les hommes), à consommer de l’alcool (7% contre 12% chez les hommes) ou à prendre des drogues (5% contre 9% chez les hommes).
Face à ce diagnostic inquiétant, les salariées se disent en attente d’un accompagnement de leur employeur. Des services d’accompagnement en cas de situation de fragilité sont plébiscités par 66% des femmes interrogées. 65% d’entre elles souhaiterait une aide psychologique en cas de coup dur, 70% attend des solutions pour les aider à gérer le stress, 71% d’entre elles aimeraient être accompagnées en cas de maladie grave et 64% des salariées interrogées approuvent les services de retour au travail après un arrêt maladie.
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