ACPR : La révolution numérique implique une refonte de la distribution

mardi 20 mars 2018
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Le 20 mars, l'ACPR a publié une étude sur la révolution numérique dans le secteur de l'assurance. Pour l'autorité de contrôle, la concurrence devient protéiforme et « implique une refonte du modèle de distribution ».

Six banques et 11 entreprises d'assurances ont répondu à un questionnaire d'une centaine de questions ouvertes produits par l'ACPR, sur les enjeux de la révolution numérique. Le premier enjeu majeur pointé par les remontées des 11 acteurs de l'assurance concerne la refonte du modèle de distribution plus que des produits d'assurance. Les portails numériques et les applications mobiles prennent de l'ampleur. « L’utilisation de ces applications permet aux assureurs d’exploiter, à travers à ce que l’on appelle le digital analytics, les données d’utilisation pour comprendre voire anticiper le comportement de leurs clients ».

En d'autres termes, les échanges numériques prennent peu à peu le pas sur l'intermédiation physique. Un moyen de répondre au besoin d'instantanéité des clients du secteur de l'assurance. L'étude pointe toutefois que ces tendances sont plus prégnantes à destination du grand public que vis-à-vis des grandes entreprises. Ce qui explique sans doute le basculement des réseaux physiques vers une clientèle plus corporate.

La donnée devient dès lors un enjeu pour les assureurs aussi bien pour une utilisation commerciale que pour la tarification, à l'image d'Allianz France qui évoquait lundi 19 mars la mise en place de produits d'assurance prédictifs. Mais ce pivotement accroît la concurrence d'acteurs particulièrement bien armés sur cette utilisation des données. L'étude cite ainsi les Gafa, les sociétés technologiques ou encore les opérateurs de télécommunication.

Certains ont d'ores et déjà fait le choix de travailler aujourd'hui avec leurs concurrents de demain. « Les assureurs pensent que ce sera la réglementation sur l’utilisation des données et leur protection qui sera déterminante pour le positionnement des Gafa vis-à-vis du secteur de l’assurance », relève l'étude. Qui ajoute que la crainte de l'entrée des Gafa sur le secteur de l'assurance est plus forte pour les acteurs qui ont une relation directe avec le client.

Des stratégies similaires selon l'ACPR

Côté intermédiation, les assureurs anticipent une concentration dans le secteur du courtage. « Seuls les courtiers capables d’apporter une réelle plus-value de conseil à la relation client pourraient potentiellement 'tirer leur épingle du jeu' ». En revanche, les assurtechs sont moins perçus comme des concurrents que comme des partenaires potentiels.

Ces constats posés poussent les assureurs a développer des stratégies similaires. Politique d'ouverture au partenariat, politique d'innovation ouverte et stratégie centrée sur le client et con expérience sont autant d'éléments communs aux compagnies interrogées pour l'étude. Avec une problématique de taille, celle du système d'information qu'il faut refondre pour s'adapter aux développements de partenariats et de nouvelles technologies. Mais de nouveaux risques pourraient faire leur apparition selon l'ACPR. « Des techniques de falsification d’images pourraient venir tromper les outils de reconnaissance d’images utilisés pour estimer les dommages », écrit-elle. Et plus globalement, il faut s'attendre à une très forte montée des risques cyber.

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