Dans la lignée des résultats de son étude annuelle sur la santé mentale, le groupe Axa précise les contours de sa stratégie en santé, un de ses marchés cibles.
Le groupe Axa dévoile les résultats de son étude annuelle menée auprès de 11.000 personnes sur la santé mentale et le bien être. Elle révèle ainsi que pour un tiers des personnes interrogées, leur santé mentale s'est dégradée durant la pandémie. Pour 36% des sondés, la crise sanitaire a toutefois renforcé leur capacité à faire face aux difficultés. Mais à peine 44% ont déclaré s'être sentis heureux au cours de l'année écoulée.
« Notre étude montre que la santé mentale est un sujet largement sous-estimé. N'oublions pas que santé mentale et physique sont intimement liées », pointe Antimo Perretta, directeur général Europe et Amérique Latine du groupe Axa. Un point confirmé par le fait qu'à peine 37% des personnes interrogées estiment que le système de santé publique de leur pays apporte des solutions à leur mal être.
600 milliards d'euros par an
Autrement dit, il y a un espace à combler dans lequel les assureurs et notamment Axa souhaitent s'engouffrer. « Nous voulons poursuivre cette étude et créer un Axa mental health index pour déterminer les tendance sur cette question et évaluer si nos produits apportent une aide concrète à nos assurés. Ca peut passer par des choses très simples », explique le directeur général Europe.
L'enjeu est de taille. Selon les estimations de l'OCDE, la santé mentale représente un coût de 600Mds d'euros par an. « On peut penser que c'est une estimation basse. Car il prend en compte le coût de la santé mentale, mais n'intègre pas les impacts de long terme en matière d'invalidité par exemple », lance Antimo Perretta.
Déploiement d'une plateforme
La première brique de cette stratégie d'Axa s'appuie sur l'utilisation des données. « C'est pourquoi nous avons lancé ce partenariat avec Microsoft. Nous avons commencé en 2019 à développer une plateforme avec 2 pilotes en Allemagne et en Italie », détaille le dirigeant. Cette version beta inclut pour l'heure le service de symptom checker. Mais, à terme, l'idée de la compagnie est de déployer une plateforme de services en santé.
« L'ambition de cette plateforme est de coordonner les différents services en santé de manière beaucoup plus claire et beaucoup plus ouverte ». L'assureur va renforcer sa plateforme jusqu'à la fin 2023, « car, utilisant des données, nous avons besoin d'une architecture structurée », juge Antimo Perretta. Entre 2023 et 2026, la compagnie procèdera à la mise sur le marché de sa plateforme dans les différents pays où il opère. A terme, la plateforme sera également ouverte aux concurrents.
Services gratuits ou payants ?
Le modèle imaginé par Axa sera hybride. « Certains services seront gratuits et inclus dans les contrats d'assurance car ils concernent la prévention. Nous estimons que la prévention fait baisser la sinistralité de 20%. D'autres seront payés, mais à des prix raisonnables, précise le directeur général. Cela pourrait par exemple des services d'accompagnement pour des personnes qui nécessitent des soins quotidiens. Si aucun membre de la famille ne peut assumer cette charge quotidienne, proposer une l'aide d'une personne qualifiée est une solution que nous pourrions proposer. Nos assurés seraient-ils prêts à payer pour un tel service ? Je le pense Nous devons aller au-delà du contrat d'assurance et se mettre dans la situation des clients ».
Pour alimenter cette plateforme, le groupe compte s'appuyer sur des partenariats. « Il s'agit de copier des modèles existant dans l'économie et de les adapter aux besoins des clients », conclut Antimo Perretta.
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