En terme de victimes, l'année 2014 est sans conteste l'une des plus meurtrières de ces 10 dernières années. Pour autant, le nombre de crashs survenus cette année est en baisse par rapport à 2013. Il fait même partie des plus bas niveaux enregistrés depuis que l'on comptabilise les accidents d'avion.
Avec 1.320 victimes d'accidents d'avion recensées depuis le mois de janvier, 2014 restera comme l'une des années les plus meurtrières de la décennie qui vient de s'écouler. Sur la carte ci-dessous chaque point représente un accident. Plus il est foncé, plus le nombre de victimes est important. Vous pouvez cliquer sur ces points pour faire apparaître des informations supplémentaires
Cependant, au-delà de ce triste bilan humain, il est intéressant de rappeler que le nombre de crashs n'a jamais été aussi bas depuis 1927, avec 111 accidents recensés dans le monde en 2014. Sur la carte animée ci-dessous, s'affichent les différentes catastrophes survenues cette année par ordre chronologique. Vous pouvez stopper l'animation à tout moment en appuyant sur le bouton pause et la relancer en cliquant sur play.
Moins d'accidents certes. Doit-on dès lors parler de bonne nouvelle pour le secteur de l'assurance aviation ? A notre micro lors des Rendez-Vous de Septembre à Monte-Carlo, Christophe Graber, directeur général de La Réunion Aérienne, expliquait qu'il fallait s'attendre à un durcissement des conditions de souscription notamment en raison de la hausse du coût du risque.
Le risque de guerre est en effet de plus en plus prégnant pour des compagnies amenées à survoler des zones de conflit. Après le 11 septembre, certains pays avaient aidé les compagnies aériennes en prenant en charge une partie des couvertures sur le risque de guerre. En Europe, ces dispositifs ont été supprimés en 2002et aux États-Unis, en 2014, comme le rappelle l'Association internationale du transport aérien (IATA). Résultat, les assureurs aériens ont récupéré toute la couverture de ce risque. En plus des sinistres survenus cette année, ces derniers vont répercuter sur les tarifs ou songer à exclure certaines zones de survol de leurs garanties. Il y a fort à parier que les négociations entre la Malaysian Airlines, durement impactée cette année, et Allianz, son principal assureur, seront par exemple particulièrement tendues.
Pour autant, le marché de l'assurance aviation se porte bien. "Il ne connaît pas de phénomène de saturation comme d'autres segments", expliquait Christophe Graber. Le nombre de passagers va continuer à croître dans les avions et, avec lui, le nombre d'appareils en vol.
Mais ces hausses en vue sur le marché de l'aviation vont inexorablement conduire à une exposition de plus en plus importante des assureurs du marché. Les appareils, truffés de technologies et fabriqués à partir de nouveaux matériaux, plus chers, exposent les assureurs à des sinistres aux coûts plus élevés. Sans compter les nouveaux risques à venir tels que le cyber-terrorisme et les cyber-attaques. D'ici 2020, Allianz Global Corporate & Speciality estime que l'assurance aviation pourrait être exposée à hauteur de 1.000Mds de dollars contre 896Mds en 2014.
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