INFOGRAPHIES - Ce mercredi 11 octobre, le groupe SMA faisait un point sur la sinistralité en assurance construction. Elle s'est dégradée depuis la crise de 2008.
Depuis la crise de 2008, la sinistralité en dommages-ouvrages et décennale, c'est-à-dire après la réception des travaux, a grimpé de 13% pour les nouveaux sinistres et de 43% pour les sinistres en cours. Le coût a également explosé. La charge de sinistre de l'année est ainsi passé de 222.163.609 euros en 2008 à 316.235.077 euros en 2016, soit une hausse de 42%. Elle se porte à +69% pour les sinistres en cours de gestion.
Du côté des sinistres pendant les travaux, qui recouvrent les accidents sur chantier, les incendies, les erreurs de conception ou encore les dommages aux avoisinant, la tendance est la même, sauf pour le nombre de sinistres nouveaux, en baisse, sous l'effet de la contraction de l'activité construction en France.
Le coût moyen des sinistres est par conséquent lui aussi en forte hausse sur les 8 dernières années que ce soit en cours de travaux ou après réception. La mutuelle d'assurance y voit plusieurs explications. La crise a tiré les prix vers le bas et incité les maîtres d'ouvrage à recourir à la sous-traitance de coût pour maintenir leurs marges quitte à rogner sur la qualité.
La judiciarisation des dossiers et la multiplication des conflits entre entrepreneurs ou entre entrepreneurs et maître d'oeuvre sur des incidents de chantiers participent. Le groupe note ainsi une augmentation de 37% des sinistres contentieux entre 2008 et 2016. Entre 2010 et 2016, le taux de contentieux en 1ère année est lui passé de 4,5% à 12%.
Les évolutions technologiques participent également à cette inflation. « Les évolutions technologiques et l'impact des normes surenchérissent les coûts de construction et par voie de conséquence, le coût des travaux de réparation des ouvrages », indique SMA dans son étude. Mais pas seulement. Certains marchés, dont le plus emblématique est le photovoltaïque, ont donné naissance à de nombreux installateurs « opportunistes », engendrant des sinistres sériels.
Enfin, plus insidieusement, le développement de la libre prestation de service (LPS) a également déstabilisé le marché. Sa croissance a été rapide, puisque de 10M d'euros de primes collectées en 2008, les acteurs européens opérant en LPS en France en construction sont passés à 200M d'euros, soit environ 10% de part de marché. Mais sur un risque long comme celui de la construction, certains se sont brûlés les ailes et ont fait faillite, à l'image de Gable, basé au Lichtenstein, ou ont mis leur portefeuille en run off, comme Elite, dont le SCR ressort à 71% dans son dernier rapport SFCR.
À voir aussi
Insurtech : Little John lève 1,1M d’euros
Collectivités : Entre difficultés d’assurance et redressements violents
Procès Indexia : Prison ferme pour Sadri Fegaier
FWU : La maison-mère également en procédure d’insolvabilité