Assurance construction : Les fondations de SFS se fissurent
L'avenir de SFS s'assombrit après la décision de son principal actionnaire, CBL Corporation Ltd de se retirer du marché de la construction en France. L'assureur Néo-Zélandais affirme par ailleurs avoir « déclenché les moyens légaux contre les vendeurs de SFS dans le cadre du contrat d'achat. » Il demande en outre 40M de dollars néo-zélandais (environ 23,6M d'euros) aux anciens propriétaires de SFS.
Nouvelle déconvenue pour le groupe SFS qui se trouvait déjà dans la tourmente depuis quelques mois. L'image de la poignée de main entre Peter Harris, directeur général de CBL et Patrice Gilles, fondateur du groupe SFS du mois de janvier 2017 semble désormais bien lointaine. A l'époque les deux hommes bouclaient le rachat du courtier spécialisé en construction par l'assureur Néo-Zélandais.
Un peu plus d'un an plus tard, le ton a radicalement changé. Dans une note d'information envoyée à l'Australian Securities Exchange Limited, CBL Corporation fait savoir qu'il comptait engager « tous les moyens légaux pour se retourner contre les vendeurs de SFS ». Il faut dire que depuis l'été 2017, l'assureur basé en Nouvelle-Zélande enchaîne les déconvenues. Tout d'abord la mise en run off des portefeuilles d'Elite dont il est le réassureur.
SFS, dont il est donc propriétaire, a de son côté été sanctionné par le régulateur luxembourgeois pour « exercice illégal d’une activité de mandataire de compagnies d’assurance ». En conséquence, le groupe « n’est plus autorisé en France à conclure et gérer des contrats pour le compte de partenaires assureurs ». Le courtier décide alors de revenir en France, mais sa demande d'immatriculation se trouve bloquée à l'Orias. « Le régulateur met tout son poids dans la balance dans ce dossier », croit savoir un observateur avisé.
Pertes pour CBL en 2017
Au début du mois de février, CBL annonce une perte comprise entre 75M et 85M de dollars néo-zélandais pour 2017, conséquence, notamment, d'une mise en provision de 100M de dollars néo-zélandais pour faire face à ses engagements sur le marché de l'assurance construction en France.
La suite paraît donc toute logique. CBL Corporation a pris la décision de se retirer du marché de la construction en France et s'explique : « Bien que rentable, le marché de l'assurance construction en France consomme un niveau de capital élevé pendant une longue période. Le Conseil considère que que le niveau d'estimation et le potentiel d'ajustement présentent un niveau de risque disproportionné pour l'ensemble des activités du Groupe ».
Il poursuit : « Compte tenu du fait que le secteur français de la construction est rentable, toutes les options de sortie sont envisagées, y compris la vente du portefeuille d'assurance, ainsi que les réseaux de distribution et d'exploitation EISL et SFS. […] Le processus de sortie devrait durer jusqu'à 90 jours. CBL cessera e souscrire de nouvelles affaires en construction en France à partir d'avril 2018. Les renouvellements prendront fin à partir de juin 2018, sous réserve de l'approbation des autorités réglementaires ».
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