Assurance-crédit : La Coface va devenir une agence de notation en Europe

mercredi 10 mars 2010
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La Coface, leader de l'assurance-crédit en France, est dans les starting-blocks pour devenir une agence européenne de notation, a indiqué mercredi sa direction. La société « sollicitera son agrément auprès des instances européennes, en même temps que les acteurs historiques », selon un communiqué.

Un nouveau règlement européen a été promulgué en décembre 2009, selon lequel toutes les agences de notation financière en Europe doivent obtenir leur agrément auprès de l'UE. Selon le calendrier mis en place, la procédure d'enregistrement sera ouverte à partir du 7 juin 2010. « Nous attendons la finalisation des textes d'application pour déposer notre dossier », selon un expert de la Coface. Dans le cadre de son activité d'assurance-crédit, la Coface publie déjà des notes internes concernant les entreprises sur lesquelles elle est le plus engagée.

Dans le monde, il s'agit de 12.000 entreprises, dont 1.800 en France. Dans la perspective d'un agrément européen, la Coface a décidé de modifier ses méthodes de notation des entreprises, afin de la rendre plus pointue. D'ici fin 2010, ces 12.000 entreprises seront notées avec la nouvelle méthode et la note sera transmise aux entreprises concernées, ce qui est nouveau par rapport à l'ancien système. La Coface utilise la même échelle de notation que les 3 agences qui dominent le marché de la notation (Standard & Poor's, Fitch et Moody's).

Chez Coface, une seule entreprise (Total) bénéficie de la meilleure note (AAA). Chez les trois autres agences, aucune entreprise, ni européenne, ni française, ne bénéficie de cette note. Selon Jérôme Cazes, directeur général de la Coface, il y a de la place pour un nouveau concurrent dans le marché de la notation financière. « Payer 100.000 euros à une agence de notation pour avoir une notation d'une entreprise cotée en Bourse est un prix obscène », a déclaré M. Cazes.

La grande différence entre la Coface et les autres agences, a encore indiqué M. Cazes, c'est que lorsque la Coface se trompe dans sa note, en donnant par exemple une note trop élevée, elle s'expose à des pertes. L'entreprise sur-notée ne pourra ainsi pas rembourser son crédit, et la Coface sera obligée d'intervenir. « Si je me trompe, je peux perdre 15M d'euros, alors qu'il n'y aucun coût pour les autres agences, lorsqu'elles se trompent », a-t-il conclu.

Paris, 10 mars 2010 (AFP)

La société « sollicitera son agrément auprès des instances européennes, en même temps que les acteurs historiques », selon un communiqué. 

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