Assurance vie : Les bancassureurs, champions des taux de chargement
Parmi les différents opérateurs d’assurance vie, les bancassureurs affichent les taux de rendement les plus bas, les taux de chargement les plus élevés et les taux techniques les plus faibles, selon une étude de l'ACPR.
L’ACPR a analysé pour la première fois les taux de chargement de plus de 24.000 contrats d’assurance vie de 89 organismes différents. En 2018, le taux de chargement moyen du marché s'élève à 0,61%. Ce taux correspond au rapport entre les frais de gestion du contrat et les provisions mathématiques moyennes. Parmi les différents acteurs, les bancassureurs, qui concentrent 61% des encours de l’assurance vie, sont ceux qui imposent les frais les plus élevés, de 0,64% contre 0,45% pour les assureurs traditionnels et 0,32% pour les mutuelles.
Le taux de chargement des bancassureurs est très homogène entre les acteurs : 50% des bancassureurs appliquent un taux moyen de chargement compris entre 0,6% et 0,8%. En revanche, les mutuelles affichent des taux très différents, compris entre 0,1% et 0,7% pour la moitié des acteurs à l’étude. Du côté des assureurs, la moitié des acteurs appliquent des taux de chargement compris entre 0,5% et 0,7%.
Les bancassureurs sont également la famille d’acteurs qui offre un taux technique le plus bas à 0,34%, contre 0,70% pour les assureurs traditionnels et 0,98% pour les mutuelles.
En ce qui concerne la rémunération, les bancassureurs ont servi en 2018 les taux de rendement les plus bas : 1,71% en moyenne contre 2,00% pour les assureurs traditionnels et 2,61% pour les mutuelles. Malgré ces différences, les bancassureurs ont réduit un peu les écarts avec le reste du marché en 2018 car ils ont augmenté leur taux moyen de 4 points de base, tandis que les assureurs traditionnels et les mutuelles l’ont baissé de 7 et 11 points.
Taux de revalorisation stable
En 2018, le taux de revalorisation moyen des fonds euros s’élève à de 1,83%, le même qu’en 2017, contre 1,93% en 2016. Ce taux qui était de 3,02% en 2011, a perdu 30 points de base en moyenne par an jusqu’en 2017. « Pour la première fois depuis 2010, la part des encours affichant une hausse du taux de revalorisation est supérieure à celle en baisse », affirme l’ACPR. « Les revalorisations des contrats individuels se sont resserrées en 2018 autour de la moyenne », indique le superviseur. La part des contrats les mieux rémunérés reste stable. Ainsi 2% des encours sont rémunérés à un taux autour de 4,5%, contraints par des taux techniques élevés.
Faible augmentation des provisions
Les assureurs ont continué à augmenter leurs provisions pour participation aux bénéfices mais à un rythme légèrement inférieur à celui des dernières années. La PPB moyenne s’élève à 4,3% des provisions d’assurance vie en 2018 (contre 3,9% en 2017 et 3,4% en 2016).
Derrière un taux technique moyen de 0,43% en 2018, se cachent de grandes disparités. 18 organismes affichent un taux technique supérieur à 1,5%. Les contrats les plus anciens offrent un rendement de 2,29% en moyenne contre 1,81% pour les autres contrats, à cause de taux techniques élevés. Les contrats commercialisés après 2010 offrent également un meilleur rendement à 1,91% contre 1,79% pour les contrats vendus dans les années 1990 et 1,73% pour les contrats vendus dans les années 2000. L’ACPR l’explique à cause de la pression concurrentielle.
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