Assurance vie : Les bancassureurs dominent le marché en 2021
INFOGRAPHIE - Selon un rapport de l'ACPR, en 2021, l'activité des bancassureurs représente plus des trois quarts de la collecte nette en assurance vie, soit 13,9Mds d'euros.
En 2021, les bancassureurs ont de nouveau dominé le marché de l’assurance vie, selon le dernier rapport publié par l’ACPR. Ils représentaient sur l’année plus de deux tiers de la collecte brute sur les supports rachetables du marché. En d’autres termes, ils ont récolté 13,9Mds d’euros de la collecte nette effectué en 2021, contre 4,3Mds d’euros pour les acteurs non-bancassureurs.
Carton plein en 2021
Les acteurs à double casquettes ont affiché une solide remontée en comparaison avec l’année 2020. Particulièrement affectés par la crise sanitaire, ils avaient essuyé une décollecte nette de 4,2Mds d’euros. C’était sans compter sur le coup d’accélérateur de ces derniers sur les supports en unités de compte qui ont permis de les propulser dès le premier trimestre 2021.
En effet, malgré la reprise du marché l’année suivante, le fonds euros n’a pas réussi à s’imposer. « Ce développement des UC se traduit par un transfert de risque des assureurs vers leurs clients », peut-on lire dans le rapport publié par l’ACPR. Mêlées au succès des marchés financiers, les unités de compte ont affiché une collecte de plus de 30Mds d’euros, contrairement aux fonds euros qui enregistrent une décollecte à 12,3Mds d’euros. Ils ont alors permis au marché de se maintenir en terrain positif fin décembre 2021.
« Du fait des taux d’intérêt très bas affectant les marchés obligataires et qui amoindrissent progressivement le rendement des portefeuilles investis, les supports en unités de compte ont enregistré une performance record en 2021, avec un solde de 30,6 milliards, en augmentation de 28 % par rapport à 2020, et de 25 % par rapport à la dernière meilleure performance », indique l’autorité dans son rapport.
Pour autant, le fonds en euros représente toujours la majorité de l’encours des placements d’assurance vie en 2021, soit « un peu moins de 80% de l’encours », selon le rapport.
Carton rouge en 2022
A peine la crise sanitaire passée, d’autres défis fleurissent sur le marché de l’assurance vie. Le gendarme ne manque pas de pointer du doigt celui de l’inflation. « Le taux réel de revalorisation des contrats devrait être largement négatif en 2021, constituant un frein à la collecte brute en fonds euros », peut-on lire dans son rapport. Le succès des supports en unités de compte pose également la question de l’évolution des mouvements de rachats face aux retournements boursiers. Le devoir de conseil des assureurs devient donc « primordial », lance l’ACPR.
Transparence
Le rôle de conseiller de l’assureur va même plus loin, il devra désormais jouer un rôle d’influenceur dans la course contre le réchauffement climatique. Depuis le 1er janvier 2022, les assureurs doivent proposer une UC verte, solidaire ainsi que labellisée ISR. L’enjeu étant de diriger les investissements de long terme vers des causes plus responsables. Le règlement taxonomie prévoit notamment la publication, à partir de 2024, du ratio d’investissements affectés à des activités durables, sur le total des investissements. La transparence et le devoir de conseil se verront une nouvelle fois accrus.
Incertitudes face au conflit européen
« L’invasion de l’Ukraine par la Russie pourrait avoir des effets sur les choix des épargnants français en 2022 », indique l’ACPR. Les marchés financiers ont d’ores et déjà enregistré de fortes fluctuations avec des baisses prononcées sur certains segments de marchés. « Dans l’ensemble, la baisse de l’Eurostoxx 50 a été de 12% en moins de quinze jours, entre le 23 février (veille du début du conflit) et le 8 mars 2022. Ce phénomène diminue la valeur des contrats en unités de compte et devrait donc affecter les mouvements d’arbitrage », précise le gendarme.
Pour autant, la majorité de l’encours de l’assurance vie française est positionnée sur le fonds euros. « Les assureurs français étant peu exposés directement aux actifs russes comme ukrainiens, il est probable que des effets de « second tour », comme l’inflation liée à la très forte augmentation des prix de l’énergie et ses conséquences macroéconomiques et financières aient davantage d’impact sur les choix d’épargne des ménages français », peut-on lire dans le rapport de l’ACPR.
Alors que l’assurance vie a su faire preuve de résilience durant la crise sanitaire, de nouveaux défis semblent être à sa porte pour l'année 2022.
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