Axa tenait son assemblée générale ce jeudi 28 avril. La dernière de Denis Duverne comme président. Thomas Buberl a été interpellé sur sa rémunération et sur le climat.
Le groupe Axa tourne une page de son histoire. Ce jeudi 28 avril, Denis Duverne participait à sa dernière assemblée générale comme président de l'assureur français. « Une nouvelle phase commence avec le nouveau président. Et en même temps, une phase longue de l'histoire d'Axa va se terminer. Denis Duverne qui a contribué à tous les succès d'Axa depuis trois décennies va quitter la présidence du conseil d'administration », a déclaré Thomas Buberl, directeur général du groupe sous les applaudissements des actionnaires.
C'est Antoine Gosset-Grainville qui lui succède dans ses fonctions. « Je suis très honoré de la confiance que le conseil d'administration m'accorde en me nommant président », a salué le cofondateur du cabinet BDGS, ancien directeur général adjoint de la Caisse des Dépôts et Consignations.
Elise Lucet interpelle sur le climat
Après la présentation des résultats 2021 du groupe, les actionnaires présents ont pu poser leurs questions. C'est à ce moment qu'Elise Lucet, journaliste de Cash Investigation et Lucie Pinson, cofondatrice de Reclaim Finance, ont interpellé les dirigeants du groupe sur leur stratégie climat. La première a accusé l'assureur de « jouer au pompier-pyromane » en continuant d'assurer et de financer des projets dans le pétrole et le gaz de schiste, tout en pointant une facture toujours plus lourde des catastrophes naturelles. « Je regrette que vous ne preniez pas plus d'engagement pour arrêter d'assurer des projets pétroliers et gaziers », a ajouté Lucie Pinson sous les huées de la salle.
« Il faut accompagner la transition et accompagner les entreprises, parce que nous avons encore une dépendance énorme sur le pétrole et le gaz. On n'assure et on n'investit plus sauf si l'entreprise mène des plans de transition. Et pour l'assurance, nous couvrons uniquement les entreprises qui ont moins de 30% de gaz de schiste », a répondu Denis Duverne.
« Si vous étiez moins payé, vous feriez moins bien votre travail ? »
Toujours lors de la séance de questions/réponses, un ancien collaborateur du groupe s'en est directement pris à la politique de rémunération prévue pour Thomas Buberl. Ce dernier, reconduit pour un mandat de 4 ans, bénéficie d'une hausse de sa rémunération fixe – 1,45M d'euros à 1,65M d'euros. Mais également de sa rémunération variable qui grimpe de 1,45M d'euros à 1,76M d'euros. Soit des hausses respectives de 14% et de 21%. « A partir de quand un patron se dit-il j'en ai assez pour vivre ? a asséné l'ancien salarié d'Axa. Est-ce que si vous étiez payé moins, vous feriez moins bien votre travail ? ».
Thomas Buberl n'a pas répondu aux injonctions. Denis Duverne a simplement pointé que c'était « une décision juste. Je n'en dirais pas plus ». Un peu plus tôt dans l'Assemblée générale, Jean-Pierre Clamadieu, président du comité de rémunération et de gouvernance d'Axa justifiait la hausse de la rémunération du directeur général. « Sa rémunération n'avait pas évolué ses 6 dernières années après un mandat de 2 ans et de 4 ans. Nous nous rapprochons de standards observés dans les autres groupes d'assurance ».
Mise aux voix, la résolution sur la nouvelle politique de rémunération de Thomas Buberl a été approuvée par 77,7% des votants quand les autres résolutions dépassaient allègrement les 90%, voire frôlaient les 100%. Notamment sa reconduction comme directeur général pour 4 ans (99,5%).
Deux nouveaux administrateurs
A noter que Gérald Harlin rejoint le conseil d'administration d'Axa. L'ancien directeur financier de l'assureur connaît parfaitement le groupe dans lequel il a évolué pendant 30 ans. Rachel Picard, présidente du directoire de Criteo, devient également administratrice.
Enfin, comme évoqué lors de la présentation des résultats, Axa holding SA va changer de statut pour se muer en réassureur, sous réserve de l'agrément par l'ACPR. Il a en tout cas obtenu l'aval des actionnaires.
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