Axa : L’assurance auto au centre des nouveaux engagements climatiques
Dans ses nouveaux engagements climatiques, Axa mise sur l’assurance automobile pour réduire son empreinte carbone. Au menu, une « gestion verte » des sinistres.
Le 25 mai, Axa annonçait quitter l’alliance mondiale des assureurs pour l’objectif zéro carbone (NZIA). Malgré la fin de cette aventure, le géant français considère ce groupement comme « un succès ». Au sein de l'alliance, l'assureur a mis en place des « protocoles et une méthodologie que nous sommes déterminés à poursuivre », déclare Renaud Guidée, directeur des risques au sein du groupe, à l'occasion d'une conférence téléphonique.
Le groupe vient de dévoiler ses nouveaux engagements climatiques. Un mois après avoir quitté l'alliance mondiale des assureurs, « Axa écrit un nouveau chapitre », lance Renaud Guidée. Dans sa nouvelle politique de décarbonation, le locataire du CAC 40 intègre ses portefeuilles d’assurance, un mouvement historique.
« Nous voulons à la fois travailler sur la garantie d’assurance et la gestion des sinistres », explique l’ancien président de la NZIA.
Pour réduire son impact carbone, Axa entend augmenter son activité d’assurance dans le domaine des énergies renouvelables, et plus largement de la transition écologique, et développer les solutions durables pour les sinistres automobiles d’ici 2026.
Objectif de «gestion verte»
Concrètement, Axa France met à disposition de ses clients un système d’option au moment de la souscription qui permet d’opter pour une « gestion verte », explique Renaud Guidée. En clair, « en cas de sinistre impliquant une immobilisation, une réparation, un remplacement des véhicules des solutions de verdissement, il s’agit d’utiliser des pièces de réemploi, faire appel à l’économie circulaire et sensibiliser nos clients à l’importance de cette démarche », détaille le directeur des risques. Renaud Guidée rappelle pour autant que la gestion verte reste une option qui relève du choix du client.
Dans ce domaine, Axa vise d’ici à 2026 une croissance de 10% de sa gestion verte en assurance automobile. Cela concerne les particuliers. Du côté des entreprises, l’assureur se focalise sur « effort ciblé » impliquant ses réseaux de distribution et ses partenaires courtiers pour les soutenir dans la transition énergétique.
« En pratique, nous allons nous rapprocher de nos 200 plus gros clients entreprises au niveau mondial pour améliorer leur maîtrise des enjeux climatiques, renforcer leurs efforts de transition, faire progresser leur connaissance des risques qui y sont associés (sur les sources d’émissions, mais aussi sur les solutions qui existent) et nous allons travailler sur l’accès aux données, éléments essentiels », révèle Renaud Guidée. Et d’ajouter que « nous sommes conscients que nos clients ne sont pas tous confrontés aux mêmes défis en ce qui concerne la transition énergétique d’où l’importance de cet effort à la fois ciblé et différencié à leurs côtés pour être plus près de leurs attentes ».
Grâce à ces leviers, l’assureur français vise d’ici à 2030 une réduction de 20% de l’intensité carbone du portefeuille d’assurance automobile de ses clients particuliers dans ses principaux marchés.
Le groupe entend par ailleurs réduire de 30% les émissions de ses 200 plus grands clients entreprises et de 20% l’intensité carbone des autres clients dans ses marchés les plus importants d’ici 2030 par rapport à 2021.
Axa annonce également aujourd’hui la poursuite des efforts de réduction de l’empreinte carbone de ses activités d’investissements. Après s’être fixé un objectif de réduction de l’empreinte carbone des actifs du fonds général d’Axa (450Mds d'euros) de 20% entre 2019 et 2025. Cet objectif dépassé, l'assureur s’engage à poursuivre cette tendance pour atteindre une réduction de 50% entre 2019 et 2030.
L'assureur compte également renforcer ses activités d’engagement ainsi que ses efforts de financement de la transition écologique. «Nous serons très sélectifs dans les années qui viennent», avertit Jean-Baptiste Tricot, directeur des investissements d'Axa.
Reclaim Finance en veut davantage
Selon Reclaim finance, « si l’intensité carbone et les cibles de décarbonation de son portefeuille d’investissements sont très détaillées, ce n’est pas le cas pour les activités de souscription : la cible annoncée la plus ambitieuse concerne seulement certains clients et rien n’est dit sur les lignes d’activités concernées (réassurance, responsabilité civile, dommages..) ».
« La publication des cibles de décarbonation d'ici 2030 est un premier pas bienvenu mais qui ne sera pas suffisant pour tenir son engagement de neutralité carbone à 2050 », commente Ariel le Bourdonnec, chargé de campagne assurance chez Reclaim Finance. « Il est impératif que la prochaine mise à jour de sa politique énergétique intègre les garanties nécessaires pour stopper l'expansion fossile, en s'engageant notamment à ne plus couvrir les nouveaux champs gaziers ainsi que les nouveaux terminaux de GNL », a-t-il ajouté.
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