Axa vient d'annoncer le déblocage d'une enveloppe de 300M d'euros pour transiger avec ses restaurateurs assurés. Les premières réactions n'ont pas tardé.
Axa France a décidé de mettre la main au portefeuille pour tenter de tourner la page du contentieux l'opposant aux restaurateurs sur le sujet des pertes d'exploitations. L'enveloppe est conséquente : 300M d'euros. « Ils ont changé d'avis ce qui finalement demande du courage, réagit, auprès de News Assurances Pro, Guillaume Aksil, avocat. Cette décision va dans la voie de l'apaisement, mais pour certains restaurateurs nous serons un peu loin du compte ». L'avocat qui accompagne les adhérents du Syndicat des Indépendants dans leur bataille judiciaire contre la compagnie fait les comptes. En moyenne, les restaurateurs qui ont gagné en première instance ont obtenu 70.000 à 80.000 euros. Avec une enveloppe de 300M d'euros pour un peu plus de 15.000 assurés, le chèque se rapproche de 20.000 euros en moyenne. « Il appartiendra à chaque assuré de se positionner », ajoute l'avocat.
"Les propositions de ce matin ne suffisent pas du tout, renchérit Roland Héguy, président de l'Umih, cité par l'AFP. Les premiers contentieux qu'on a gagné, on a une moyenne de 150.000 euros par restaurant".
De son côté, le Syndicat des Indépendants et des TPE « prend bonne note du communiqué d'Axa précisant avec ironie et cynisme que l'assureur ayant fait une bonne année en 2021, décide de verser une enveloppe de 300 millions d'euros à 15.000 des restaurateurs, en transactions et non indemnisations ». Et Marc Sanchez, secrétaire général du syndicat d'abonder dans le sens de Maître Aksil : « Nous nous félicitons que notre action porte ses fruits mais attendons de connaître précisément le mode de répartition et le calendrier de versement de cette transaction. Il n'est pas certain que les restaurateurs concernés n'aient pas tout intérêt, au vu des dettes accumulées qui pour beaucoup dépassent les 20.000 euros, de porter la défense de leurs intérêts en justice ».
En débloquant cette enveloppe, Axa se donne par ailleurs un autre argument devant les tribunaux. « La compagnie pourra faire valoir aux juges qu'elle a essayé de transiger avec les plaignants », fait valoir un observateur.
« Je vois dans ce geste une reconnaissance que la garantie est due », analyse Guillaume Aksil. Reste que les restaurateurs qui accepteraient la transaction se désisteront des instances devant lesquelles ils ont formé un recours et abandonneront leur droit à des actions futures.
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