Benoit Goureau : "Beazley France n'a pas réduit ses capacités sur les grands risques"
INTERVIEW - Pour News Assurances Pro, Benoit Goureau, directeur général France de Beazley, fait le point sur l'année écoulée. Au sortir de la période de renouvellements 2021, le dirigeant évoque les perspectives de développement de l'assureur pour les prochains mois.
Comment s’est passé l’exercice 2020 de Beazley en France et quel a été l’impact de la Covid-19, tant en termes de business que d’organisation ?
Beazley a réalisé en France un chiffre d’affaire en très forte croissance en 2020, enregistrant au passage sa meilleure progression depuis son implantation dans l’Hexagone en 2006. La plupart des segments ont été performants, que ce soit les lignes financières, le cyber, l’aviation ou encore le fine art et les risques politiques. Nous enregistrons également une forte croissance de nos activités sur le middle market et les grands comptes, avec une belle progression mais plus modérée sur les plus petites ETI (small market).
Concernant l’organisation de l’entreprise, l’ensemble des équipes de Beazley France a été rapidement placée début mars dans les conditions de travail à distance. Nous avions déjà testé partiellement le télétravail et la décision du groupe a été de garantir la sécurité et la santé du personnel en limitant la propagation du virus. En coordination avec le CHSCT/CSE local, nous avons également initié notre plan de continuité d’activité, ce qui nous a permis de travailler sans interruption et de rester disponibles et réactifs pour nos clients.
Pouvez-vous revenir sur la campagne de renouvellements 2021 qui vient de s’achever ?
Les renouvellements ont été intenses avec des hausses de tarifs et des changements sur les structures des polices observés sur le marché. De plus, certains clients, devant les hausses tarifaires, ont eu tendance à réduire la capacité de leurs couvertures.
Concernant Beazley France, nous n’avons pas réduit nos capacités sur les grands risques et nous avons gardé le même appétit de souscription, en nous concentrant en premier lieu sur les besoins de nos clients pour offrir la meilleure police possible avec les services adaptés. Nous avons durant cette crise privilégié l’approche du sur-mesure auprès de nos clients, prenant le temps de comprendre leurs besoins. Cela a engendré davantage de discussions, y compris avec nos partenaires courtiers.
Quelles sont vos perspectives de développement à 12 et 18 mois ?
En 2021, Beazley France va continuer à progresser sur les activités lignes financières et cyber, y compris en Europe. Nous souhaitons également intensifier le développement de notre business Art et Précieux, en ciblant notamment les bijoutiers pour lesquels nous avons un appétit et une technicité reconnue. Si nous souhaitons également mettre l’accent sur le middle market, nous continuerons d’accompagner les entreprises du small market via notre plateforme de souscription en ligne « My Beazley ».
Nous continuerons de mettre la gestion de sinistres au cœur de notre dispositif. Nos équipes ont été en première ligne durant la cette crise et ont fait face. L’interface française fera également l’objet de renforcements durant les années à venir avec le développement de la fonction sinistres.
D’autres recrutements sont-ils prévus au sein des équipes françaises ?
En complément des discussions en cours autour de la fonction sinistres que j’évoquais précédemment, nous allons nous renforcer sur les lignes financières et avons prévu d’ouvrir de nouveaux postes sur ce segment.
Nous souhaitons également développer notre département Specialty Lines, notamment sur les activités de télémédecine (Virtual Care) en ciblant les entreprises de médecine connectée /augmentée ou les biotechs.
Nous voulons enfin nous renforcer sur la partie cyber à l’échelle européenne, aux côtés des entités allemandes et espagnoles du groupe. Cette coopération entre nos trois bureaux va d’ailleurs s’intensifier permettre à Beazley d’accompagner nos clients à l’international.
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