Cat' Nat' : La sinistralité pourrait doubler d'ici 2050 selon la FFA
INFOGRAPHIES – La FFA a publié une étude sur l'évolution de la sinistralité climatique à horizon 2050. Elle pourrait doubler selon les projections de la fédération.
6 ans après une première étude publiée sur l'évolution du coût des catastrophes naturelles, le FFA met à jour ses projections. La fédération analyse 4 risques climatiques dans ses prévisions : la sécheresse, l'inondation, la submersion marine et la tempête. Notons que seuls les 3 premiers relèvent du régime Cat' Nat'.
Pour appuyer leur analyse, les services statistiques de la FFA partent de la charge de sinistres constatée entre 1989 et 2019. Elle s'est élevée à 74,1Mds d'euros. Ce chiffre est reporté sur les 21 années suivantes, soit jusqu'en 2050. La fédération projette alors plusieurs impacts à venir sur les 2 prochaines décennies. Sans surprise, les plus importants sont le changement climatique et l'effet richesse. Au total, l'étude de la FFA estime que la sinistralité climatique pourrait atteindre 143Mds d'euros à horizon 2050, soit près du double de la facture observée entre 1989 et 2019.
Le changement climatique responsable d'un tiers du surcoût
Le principal moteur de cette inflation est l'enrichissement global du pays, à savoir la densité et la valeur moyenne des logements, entreprises et biens des collectivités territoriales. Il représente 53% du surcoût. Suit le changement climatique avec 23,8Mds d'euros, soit 35% de la facture.
C'est d'ailleurs sur le risque sécheresse que le changement climatique est le plus important avec un impact de 17,2Mds d'euros (58% de la charge supplémentaire). Le coût cumulé de la sécheresse pourrait d'ailleurs tripler sur la période 2020-2050. Pour autant, la FFA ne milite pas pour une sortie de ce risque du régime des catastrophes naturelles. En revanche, « le régime doit-il indemniser des désordres de nature esthétique ? », s'interroge Franck Le Vallois, directeur général de la fédération.
Pour le risque inondation, l'enrichissement global explique largement l'inflation des charges de sinistre avec un coût supplémentaire de 14,8Mds d'euros, contre 3,1Mds d'euros pour le changement climatique. A l'inverse, pour la submersion marine, seul le changement climatique entre en ligne de compte.
Enfin, sur le dernier risque étudié par les services de la FFA, la tempête, le surcoût s'explique à 93% par l'enrichissement global.
La publication de cette étude est la 2e étape d'une communication menée par la FFA sur le risque climatique. Il y a quelques semaines, l'association Assurance Prévention dévoilait les résultats d'un sondage sur l'appréhension des risques naturels par les Français. La 3e banderille du secteur sur le sujet sera la présentation d'un livre blanc et de recommandations sur la question climatique. Il devrait largement être question de prévention. Un point semble acquis, les assureurs ne devraient pas agiter le levier tarifaire pour pérenniser le régime Cat' Nat'. Et ce, sans qu'un ministre n'ait brandi une quelconque menace à leur endroit.
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