Les catastrophes naturelles sont plus fréquentes et coûtent de plus en plus cher selon la Banque Mondiale. Le montant des dommages, sans considération d'assurance, atteint 200 milliards de dollars sur la décennie. Les pertes dues à des catastrophes naturelles s'élèvent à environ 200Mds de dollars par an depuis une décennie, soit 4 fois plus que dans les années 80, indique lundi un rapport de la Banque mondiale, qui appelle à l'action contre le changement climatique.
Ces trente dernières années, quelque 2.5 millions de personnes ont été tuées dans des catastrophes naturelles, dont les trois-quart liées à des évènements météorologiques extrêmes, avec des dommages s'élevant à 4.000Mds de dollars, précise ce rapport publié à Varsovie en marge de la conférence climat de l'ONU.
"Le typhon Haiyan, le plus puissant à avoir jamais touché les Philippines, donne à voir combien le changement climatique intensifie la sévérité des évènements météorologiques extrêmes", a déclaré le président de la BM, Jim Yong Kim, dans un communiqué.
De "tels évènements tragiques montrent au monde qu'il ne peut plus s'offrir de remettre à plus tard une baisse des émissions de gaz à effet de serre, et qu'il faut aider les pays à se préparer à vivre dans un monde où les risques seront plus grands", a-t-il ajouté.
"On ne peut pas connecter chaque évènement météorologique au changement climatique, mais les scientifiques ont averti que les évènements extrêmes vont augmenter en intensité avec le changement climatique", a précisé Rachel Kyte, vice-présidente de la Banque Mondiale (BM) pour le développement durable. Le lien entre le changement climatique et les typhons est un point très débattu entre scientifiques.
Le rapport de la BM rappelle que les pays les plus touchés sont aussi les plus pauvres. Ainsi l'ouragan Thomas qui a dévasté Sainte Lucie en 2010 a provoqué des dégâts équivalent à 43 % de son PIB. A Varsovie, les pays en développement réclament une aide des pays riches au titre des "pertes et dommages" subis à cause du réchauffement climatique, et la mise en place d'un nouveau "mécanisme" qui traiterait de ces questions.
Il s'agit des dommages que ni des mesures de réduction de gaz à effet de serre, ni d'adaptation, comme la construction de digues, ne pourront éviter. Ce point, l'un des plus disputés à Varsovie, est très sensible pour les pays du Nord, auxquels les pays du Sud rappellent régulièrement leur "responsabilité historique" dans le réchauffement.
Les pays industrialisés redoutent de devoir payer des "réparations" et craignent de possibles implications en justice.
(Avec AFP)
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