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Cercle LAB : Retour sur la 1ère réunion du club épargne/GP (saison 2020/2021)

lundi 9 novembre 2020
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Le 4 novembre se tenait la première réunion du club épargne et gestion de patrimoine en présence de son parrain, Alain Régnault, directeur général d'Ageas France. L’occasion de commencer à explorer la thématique suivante : Le PER comme outil de gestion de patrimoine.

« Depuis des années, les gouvernements successifs ont essayé de faire en sorte que les produits retraite fonctionnent. Mais nous sommes obligés de constater que le succès n'a pas été au rendez-vous, malgré les efforts des uns et des autres », lance en introduction Alain Régnault, directeur général d'Ageas France.

L'arrivée du PER révolutionne l'épargne/retraite. Et toutes les conditions sont réunies pour que l'épargne-retraite enfin. Et ce parce que le PER n'est pas un produit tunnel. L'engouement va au-delà de l'attractivité fiscale. « Nous n'avons constaté que la crise sanitaire n'avait pas cassé la dynamique. Le PER est devenu le couteau suisse de l'épargne-retraite. Il est même, en tant que produit à long terme en position de concurrencer l'assurance vie », estime Alain Regnault.

Prenons un exemple. Les PERP à leur lancement étaient globalement d'une qualité inférieure aux contrats d'assurance vie, avec des gammes réduites d'OPCVM et très peu d'option. Alors qu'aujourd'hui, les contrats PER sur le marché, n'ont rien à envier aux contrats d'assurance vie. Ils sont constitués d'une très large gamme de produits. Des OPC, des ETF, du private equity...

Mais il faudra bien en expliquer la philosophie aux épargnants. « Nous devons donc accompagné nos réseaux de distribution par des formations spécifiques. Ce sera la clé de la réussite du PER dans les années à venir », selon Alain Regnault.

La genèse du PER

La mise en place du PER part du constat d'échec massif de certains produits d'épargne-retraite. Pour autant, c'est une épargne très utile. Le Perp souffrait d'une vision tunnel assez forte et malgré l'assouplissement sur la sortie en capital, il n'a jamais vraiment rencontré son public et ses distributeurs.

Sur la plan collectif, le PERCO avait un développement satisfaisant. Et « sur les articles 39/83, nous constations un certain ronronnement », juge Sébastien Raspiller. Pour autant, c'est une épargne qui a de nombreuses vertus. Elle sert évidemment à préparer la retraite. Et s'appuyer sur l'assurance vie pour cet objectif pose des difficultés dans le contexte de taux actuel. La liquidité à tout instant n'est pas nécessaire lorsque l'on prépare sa retraite.

L'épargne, c'est comme un club de sport

L'autre avantage est que l'épargne-retraite revêt une dimension entreprise et dialogue social. Pour qu'un abonnement à une salle de sport produise des effets, il faut y aller régulièrement. C'est pareil pour l'épargne-retraite, il faut des versements réguliers pour que cela produise des effets. La discipline individuelle existe, mais il est parfois difficile de se motiver seul pour aller à la salle de sport. Même chose pour les versements individuels en épargne-retraite. Le collectif est beaucoup plus disciplinant, en sport, comme sur les versements en épargne-retraite.

Le postulat de départ était de jouer la carte de la simplicité et de jouer sur l'attractivité vis-à-vis de l'assurance sur le plan individuel. Sur le collectif, il fallait ouvrir le jeu entre les gestionnaires d'actifs et les assureurs. Malgré cela il reste des complexités sur la fiscalité. Pour autant, l'offre et al demande semblent enfin avoir réussi à se rencontrer.

Quantité, mais aussi qualité

"Au-delà de l'aspect quantité, nous regardons également l'aspect qualité. Du côté de l'épargnant cela signifie que l'argent placé sert à lui assurer un rendement le plus important possibles. Côté assureurs, cela se jouera sur les classes d'actifs sur lesquelles vont investir les assureurs », souligne Sébastien Raspiller. Cela signifie que le private equity ne doit plus nécessairement être réservé au plus fortunés. Et le PER doit permettre de la faire, notamment à travers la gestion pilotée. L'ambition est de favoriser un peu plus les entreprises non cotées. « C'est quelque chose que nous faisons, mais il n'y a pas de réel engouement pour le private equity », pointe un participant.

Au 30 juin 2020, 90% des encours collectifs provenaient de transferts d'anciens contrats. Cela s'explique par le fait que la dialogue sociale en ces temps de crise sanitaire est peu propice au sujet de la retraite. Du côté de l'individuel, la proportion d'ouvertures de PER qui ne sont pas issues de transferts est de l'ordre de 56%. Au total, les encours à cette date avoisinaient les 10Mds d'euros équilibrés entre le collectif et l'individuel, respectivement 55% et 45%.

Démocratiser la gestion de patrimoine

Les épargnants qui passent par des CGP sont les cibles privilégiées du PER. C'est pour cela que le texte évite trop de rigidité sur la question des rétrocessions pour maintenir l'intérêt des distributeurs à commercialiser le produit. Par ailleurs, le taux de remplacement du régime général demeure relativement généreux pour des activités qui offrent des revenus moins élevés. En revanche, il y a une baisse de taux de remplacement et donc une recherche du maintien de niveau de vie pour les catégories de revenus plus importantes.

C'est aussi pour cela que le choix a été fait d'imposer à la sortie, en partant du principe que le taux d'imposition à la sortie sera au pire équivalent et qu'entre temps, l'argent investi aura fructifié. Enfin, la gestion pilotée doit apporter la confiance sur la gestion de l'épargne investie. « La démocratisation passera d'abord par les CGP », selon le chef du service financement de l'économie de la Direction générale du Trésor. Car n'oublions pas que si le PER n'est pas un produit tunnel, il impose tout de même une certaine vision à long terme.

Des opportunités à saisir

La loi Pacte permet d'offrir plus de liquidités aux FCPR. C'était déjà possible avant, mais là c'est désormais écrit. Par ailleurs, le FCPR peut être investi dans des fonds de fonds. Cela permet au retails d'avoir accès à des performances de fonds professionnels. Si c'est optimisé en termes de frais, ces nouveautés sont des vecteurs pour le PER qui sont intéressantes, car les fonds ouvrent plein de possibilités aux gestionnaires d'actifs.

Prise de conscience des épargnants ?

Si les Français sont réputés être averses au risque, il semble qu'ils aient changé leurs habitudes à la lumière des bons chiffres sur le lancement du PER. « Cela tient en partie à la sensibilisation que nous menons auprès du nos clients sur l'érosion du rendement du fonds euros et sur la nécessité de diversifier leur épargne », explique Bénédicte Fontaine, responsable ingénierie patrimoniale chez Natixis.

« Il faut également comprendre que dans les provisions mathématiques de l'assurance vie, une partie était, selon les épargnants, investie pour leur retraite. A partir du moment où il existe un réceptacle retraite, il est naturel qu'il rencontre un certain succès », analyse Alain Regnault. Le PER offre en outre beaucoup de libertés à la sortie. « On commence à sentir chez nos clients patrimoniaux un début de prise de conscience sur la fin du triptyque liquidités, garantie et rendement du fonds euros », assure Serge Moreno, directeur marketing épargne et clientèle patrimoine chez AG2R La Mondiale.

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