Eric Leroux, journaliste spécialisé sur les sujets d'épargne et d'assurance-vie revient cette semaine sur l'Afer...
Les relations entre l’Afer et ses distributeurs restent tendues : pour la deuxième année consécutive, l’assemblée générale de l’association qui se tiendra fin juin à Nantes aura ainsi à se prononcer sur deux séries de résolutions présentées par des courtiers historiques, à peine maquillés derrière des « collectifs d’adhérents ».
L’un d’eux vise directement la gouvernance de l’association et son président, en précisant qu’il doit exercer ce mandat à plein temps (Gérard Bekerman, le président actuel, est professeur d’université, ndr) et que la rémunération des administrateurs doit être plafonnée. Elle atteint des montants records pour des fonctions associatives : 212.000 euros pour le président en 2009. Ce même collectif veut également s’attaquer à « la transparence et la publication des audits sur Aviva » et réclame que l’association milite pour le droit au transfert de l’assurance-vie.
Est-ce une réponse à la volonté de l’Afer de faire évoluer les usages du courtage ? Dans une de ses dernières lettres, elle rappelait que ses adhérents lui avaient donné mandat à 97 % pour « aboutir à une liberté de choix du conseiller en cours de contrat ». Du côté des apporteurs historiques, on soupçonne l’association d’œuvrer pour Épargne Actuelle, le cabinet de courtage d’Aviva dédié à l’Afer et qui représente près de 60 % de sa collecte. Les courtiers lui prêtent l’ambition de vouloir travailler directement leurs portefeuilles, ou de vouloir faire baisser le prix d’achat des portefeuilles en vente (Épargne actuelle a un droit de priorité)…
En attendant cette assemblée générale, lors de laquelle les adhérents passeront certainement à côté de ces subtilités, l’épreuve de force entre l’Afer et ses courtiers se joue aussi devant les tribunaux. C’est là que les courtiers viennent de perdre une manche en début de semaine : six d’entre eux, dont deux présidents de syndicats d’apporteurs, ont été déboutés de leur demande de communication des informations concernant leurs clients. Ils réclamaient au GIE Afer un historique des opérations qu’ils avaient réalisées afin de calculer leur éventuel préjudice suite à la condamnation des fondateurs de l’Afer, Gérard Athias et André Le Saux. Les juges les ont déboutés. Le retour sur le ring ne va pas tarder…
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