Mercredi 27 novembre, le groupe Axa a dévoilé ses nouvelles orientations de sa stratégie climat. Elle passe par la création d'une nouvelle classe d'actifs, le doublement de l'objectif d'investissements verts ou encore le renforcement des restrictions de couverture assurantielle pour les entreprises dont l'activité est liée au charbon.
En 2015, Axa lançait la première étape de sa politique de désinvestissement dans le charbon et d'investissements verts. Ces derniers devaient atteindre 12Mds d'euros à fin 2019. « Nous sommes arrivés à notre objectif à la fin de l'année 2018. Nous amorçons une nouvelle phase et nous voulons aller plus loin », affirme Céline Soubranne, directrice de la RSE du groupe Axa.
Sur les investissements verts, l'assureur reconduit son objectif de 12Mds d'euros d'ici à 2023, portant son total à 24Mds d'euros depuis 2015. « Mais les retours d'expérience engrangés depuis 4 ans, nous ont poussés à prendre de nouveaux engagements », poursuit Céline Soubranne. Le premier d'entre eux est de réduire le potentiel de réchauffement de ses investissements à 1,5°C d'ici 2050. « La température de notre portefeuille est aujourd'hui de 3,1°C, voire de 3,3°C si l'on ne se concentre que sur les investissements corporate. Nous souhaitons rentrer dans les objectifs de l'accord de Paris sur le climat », explique la directrice de la RSE du groupe.
Concrètement, Axa s'attaque à ses 634Mds d'euros d'actifs à raison de 50Mds d'euros de réinvestissement par an. Toujours sur le volet financement, le groupe va lancer un 1er transition bond de 100M d'euros. Ce nouveau véhicule d'investissement, émis en partenariat avec Crédit Agricole, vise à financer la conversion du transport maritime. Objectif : troquer l'énergie fossile contre le gaz naturel pour alimenter les super tanker. « Cela doit permettre de réduire le niveau d'émission de 25% », estime Céline Soubranne.
Axa prévoit par ailleurs de durcir sa politique de désengagement du charbon en désinvestissant des entreprises dont l'activité repose sur des projets énergétiques liés au charbon d'une capacité supérieure à 300 MW. « Notre critère précédent était 3 GW », rappelle la directrice de la RSE du groupe. Axa s'est fixé 2030 pour sortir de cette industrie dans les pays de l'OCDE. Pour les pays émergents, ce sera 2040.
Une politique d'assurance plus restrictive
Mais Axa n'est pas qu'un investisseur, c'est avant tout un assureur. Ce point faisait d'ailleurs partie des récentes critiques de l'ONG les Amis de la Terre à l'encontre de la compagnie. Elle dénonçait notamment le fait qu'Axa proposait des couvertures d'assurance à des entreprises impliquées dans des projets charbon. Le groupe affirme vouloir durcir sa politique de souscription, aussi bien pour Axa que pour XL.
Dorénavant, plus aucune entreprise dont le mix énergétique dépasse les 30% en charbon ou qui développe des projets énergétiques liés au charbon d'une capacité supérieure à 300 MW ne sera couverte en assurance par Axa. « Cela concerne toutes les branches d'assurance », détaille Céline Soubranne, à l'exception des couvertures collectives. « Il n'était pas question de pénaliser les collaborateurs de ces entreprises en leur retirant leur couverture santé ».
Pour appuyer sa stratégie, l'assureur français mise également sur son entité Axa Climate. Au mois de décembre, elle lancera FastCat, un produit d'alertes météorologiques et d'évaluation des risques et des dommages en temps réel grâce à l'imagerie satellitaire et les drones. Ce produit doit permettre d'améliorer la résilience des territoires touchés par des catastrophes naturelles.
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