Climat : L’ACPR lance son deuxième stress test dédié aux assureurs
L’ACPR donne le top départ de la deuxième édition de son stress test climatique exclusivement dédiée aux assureurs.
L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) lance ce jeudi 6 juillet son deuxième stress test climatique. L'objectif est d'évaluer la capacité de résistance des assureurs sur les années à venir à travers plusieurs scénarios à l'heure où le réchauffement climatique s'accélère.
Cette nouvelle édition est exclusivement dédiée aux assureurs, la Banque centrale européenne s’étant déjà chargée du cas des banques l’an passé.
Le premier test mené par le superviseur en 2021 a révélé un risque modéré pour le système financier français, dans le cadre des hypothèses et des scénarios retenus. Pour autant, l’étude a laissé transparaitre « un risque de forte augmentation des sinistres dans certains départements français », commente Nathalie Aufauvre, secrétaire générale de l’ACPR à l’occasion d’une conférence de presse. Par ailleurs, poursuit-elle, « l’exercice nous a permis d’identifier le problème du manque de données nécessaires à la lutte contre le réchauffement climatique. Cela fait ressortir la nécessité de travailler à un niveau plus granulaire ».
Une dimension triptyque
L’objectif de la nouvelle édition – dont les résultats sont attendus au printemps 2024 – est d’améliorer la maîtrise et le pilotage des risques liés au changement climatique. Pour ce faire, le gendarme financier mise sur une dimension triptyque : stratégique, opérationnelle et prudentielle.
D’un côté, il s’agit de renforcer les capacités des organismes d’assurance à anticiper et prendre en compte dans leurs plans stratégiques les conséquences du changement climatique. D’un autre côté, il convient d’améliorer les outils d’analyse. Enfin, la dimension prudentielle suggère d’intégrer le risque dans les ORSA (Own Risk and Solvency Assessment), de mesurer l’impact de scénarios plausibles mais extrêmes sur la solvabilité des organismes et de poursuivre les réflexions sur le risque d’inassurabilité et la prévention des conséquences du changement climatique.
Trois scénarios
Ce second stress test climatique – issu de discussions avec 17 assureurs – intègre trois scénarios : l’un à l’horizon 2027 dit « de court terme », les deux autres à l’horizon 2050 dits « de long terme ».
Concernant le premier scénario, l’ACPR testera les effets de deux années (2023-2024) marquées par des épisodes de sécheresse et des vagues de chaleur intenses. Début 2025, le superviseur mettra en scène des « précipitations exceptionnelles » conduisant à une « rupture de barrage » et à une « inondation extrême localisée », décrit Laurent Clerc, directeur d'étude et d'analyse des risques de l'ACPR.
Du côté des scénarios long terme, le gendarme de l’assurance imagine un schéma avec une transition climatique ordonnée, c’est-à-dire en cohérence avec les accords de Paris, et un autre avec une transition désordonnée, soit retardée. Ces deux scénarios ont pour cible un réchauffement contenu en dessous de 2°C à l’horizon 2050.
Si sur les deux prochaines décennies, « les mesures prises aujourd'hui n’auront qu’un faible impact sur le climat, elles participeront à contenir le réchauffement climatique sur la seconde moitié du siècle », explique Laurent Clerc.
L’exercice de stress test climatique reste « volontaire et exploratoire et n’entrainera pas de conséquence en termes d’exigences supplémentaires en capital », rappelle l’ACPR.
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