Complémentaire : Un taux de redistribution plus faible pour les riches
INFOGRAPHIES - Les ménages aisés paient plus cher leur complémentaire santé mais ont un taux de redistribution plus faible, selon une étude de la Drees sur les effets redistributifs de l’assurance maladie.
La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques publie une étude sur la contribution de l’assurance maladie à la réduction des inégalités. En 2017, elle contribue à hauteur de 20% à la réduction des inégalités, selon le modèle de la Drees. 83% des effets redistributifs reposent sur les prestations.
Les ménages modestes perçoivent plus de remboursements de la part de l’assurance maladie obligatoire que les ménages les plus aisés. Au sein du deuxième, troisième et quatrième 10ème de niveau de vie, les assurés perçoivent environ 6.000 euros de remboursement par an en moyenne, contre 4.400 euros au sein du dernier dixième. La Drees justifie cet écart car les milieux modestes présentent un état de santé plus dégradé et plus d’affections de longue durée.
Malgré ces tendances, le premier 10ème de niveau de vie perçoit moins de remboursements que les suivants. La Drees explique cet écart car 10% des plus pauvres sont plus jeunes que le reste de la population et leurs besoins de santé plus faibles. La Drees rappelle que le financement de l’assurance maladie obligatoire est progressif (CSG et cotisations sociales), en fonction des revenus, sauf pour les taxes qui financent 15% de la branche maladie de la Sécu.
Les plus aisés ont les complémentaires les plus chères
Le reste à charge des ménages après AMO augmente selon le niveau de vie car les personnes les plus aisés ont davantage recours à des médecins qui pratiquent la liberté tarifaire. Ceci est partiellement compensé par la complémentaire santé. En effet, le RAC après AMC augmente faiblement en fonction du niveau de vie.
Les ménages les plus aisés ont également les complémentaires santé les plus chères. Ils choisissent des contrats plus couvrants et en plus, certains organismes calculent le montant de la prime en fonction du niveau de revenus. En montant, les ménages les plus aisés bénéficient de remboursements plus importants, mais en proportion de la cotisation, le taux de redistribution des contrats diminue avec le niveau de vie.
Le coût de la santé (reste à charge après AMC et coût de la complémentaire) augmente plus faiblement que les revenus. Le taux d’effort AMC (coût de la santé par rapport au revenu disponible) est plus élevé pour les ménages modestes et diminue avec le niveau de vie. En revanche, si l'on intègre la contribution des ménages au financement de l’AMO dans l’effort des ménages, le résultat s’inverse en raison du caractère progressif du financement de l’AMO.
Taux d’effort AMC très élevé pour les retraités modestes
Enfin, la Drees souligne que le taux d’effort pour financer une complémentaire passe de 2,7% pour une personne de 30 ans à 8,2% après 80 ans. En prenant en compte le niveau de vie, ce taux d’effort peut atteindre 9,9% pour un personne retraitée du premier dixième de niveau de vie, contre 3,9% pour un retraité très aisé. Ces difficultés pour accéder à une complémentaire santé des retraités modestes ont été pointées du doigt récemment dans un rapport du Haut conseil pour l'avenir de l'assurance maladie. (HCAAM)
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