Complémentaires : Des hausses de tarifs "pas tenables", selon le ministre
La forte hausse attendue des tarifs des complémentaires santé, de l'ordre de 8 à 12%, n'est "pas tenable", a affirmé dimanche le ministre de la Santé Aurélien Rousseau, plaidant pour une augmentation plus limitée de "4 à 5%".
"Ce n'est pas tenable, je le dis - et je les verrai dans quelques jours - aux mutuelles. Elles ne peuvent pas aujourd'hui faire des patients la variable d'ajustement de leur modèle économique", a-t-il souligné sur France 3.
Confrontées à une forte hausse de leurs remboursements aux assurés, les complémentaires santé se sont inquiétées en octobre des augmentations de tarifs qu'elles vont devoir annoncer à leurs clients en incriminant des transferts de charge de la Sécurité sociale à leurs dépens.
Le groupe paritaire AG2R La Mondiale augmentera ainsi ses cotisations de "8 à 9%" en 2024, selon des propos aux Echos de sa direction fin novembre.
Pour l'ensemble du secteur, les hausses devraient aller de 8 à 12,5%, selon les estimations il y a quelques semaines du spécialiste Addactis.
"Je ne pense qu'il soit acceptable d'avoir des augmentations de +8%", a souligné Aurélien Rousseau.
"Avec l'inflation, avec une partie des charges qu'on leur a demandé de prendre à charge, une augmentation de 4 à 5% serait logique, 8% ça n'a pas de sens, 10% a fortiori", a-t-il ajouté, plaidant pour que l'adaptation des tarifs ne fasse pas "perdre du pouvoir d'achat". Quant à d'éventuelles sanctions à l'encontre des mutuelles : "Je ne sais pas, on va d'abord avoir la discussion" avec elles, a-t-il souligné.
La hausse s'explique à la fois par la forte croissance actuelle des dépenses de santé des Français, et aussi par les transferts de charge de l'Assurance maladie.
L'Etat vient ainsi de transférer aux complémentaires santé 500 millions d'euros de dépenses dentaires supplémentaires par an, en baissant à 60% le remboursement des dépenses dentaires par l'Assurance maladie, contre 70% auparavant.
Au total, les dépenses des complémentaires santé devraient augmenter de 1,5 milliard d'euros en 2024, sur une enveloppe globale d'une trentaine de milliards d'euros.
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