Complémentaires santé : Le gouvernement hausse le ton sur les tarifs
Les complémentaires santé ont échappé à une nouvelle "surtaxe Covid" cette année, mais le gouvernement leur a "en échange" demandé "avec fermeté" de modérer leurs tarifs en 2022, ont indiqué jeudi les ministres Olivier Véran (Santé) et Olivier Dussopt (Comptes publics).
En pleine polémique sur les prix de l'énergie et des carburants, le gouvernement aimerait s'épargner la traditionnelle controverse de fin d'année sur le coût des complémentaires santé.
D'autant que l'exécutif estime faire preuve de générosité en n'alourdissant pas la "contribution exceptionnelle" de 1,5 milliard d'euros votée l'an dernier, alors qu'il évalue à 2,2 milliards les économies réalisées par les mutuelles, assurances et institutions de prévoyance au début de la crise sanitaire.
"Le choix a été de ne pas prélever de taxe complémentaire, mais de demander avec fermeté à l'ensemble des organismes complémentaires de modérer la hausse des cotisations pour l'année 2022", a expliqué M. Véran lors d'une audition devant la commission des Affaires sociales du Sénat, sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
Si le gouvernement s'est abstenu de taper à la caisse, c'est aussi "pour tenir compte d'un certain nombre d'arguments sur quelques effets de rattrapage" des soins retardés en 2020, "même si nous considérons que ce rattrapage n'est pas à la hauteur de l'économie constatée", a souligné M Dussopt.
Mais les derniers échanges avec les complémentaires ont été musclés. "Nous nous sommes étonnés, dans des termes assez vifs et directs, de certaines déclarations faites dans la presse consistant à prétendre qu'il existerait une forme d'inflation classique du niveau des cotisations", a poursuivi l'hôte de Bercy, jugeant "que la modération, voire la stabilité, des cotisations serait une meilleure politique, plutôt que de vouloir prétendre à une augmentation systématique".
Pas en reste, son collègue de la Santé a pointé "les premières prises de position de certains acteurs du monde des complémentaires annonçant que la hausse des contrats sera au moins égale à celle de l'inflation".
Supposant "que le message n'aurait peut-être pas été suffisamment clair ou audible", M. Véran s'est fait fort de "rappeler les engagements que nous avons demandés en échange de cette modération sur les taxes".
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