Construction : Elite Insurance compte 60.000 assurés français en portefeuille
Placée sous administration en décembre dernier, Elite Insurance fait de nouveau parler d'elle. Selon un récent rapport rendu par ses administrateurs, la compagnie compte 60.000 assurés français en portefeuille, principalement en assurance construction.
Quelques mois seulement après avoir été placé sous administration par la Cour suprême de Gibraltar, Elite Insurance livre ses premiers secrets. Dans un récent rapport rendu par le cabinet PwC, désigné comme administrateur de la compagnie, et mis en lumière par le blog spécialisé Insurwatch, on en apprend davantage sur la composition du portefeuille de la compagnie.
Selon ses administrateurs qui indiquent ne pas avoir audité les comptes de l'assureur et restent très prudents sur les chiffres qu'ils avancent, Elite fait état de 245,5M£ d'actifs contre 314,8M£ de passif, soit un déficit de 69,2M£. « Comme prévu, il n'y a pas de provision pour financer les coûts liés à l'actif de la société ou les coûts d'administration », précise également PwC.
« Une très importante proportion des affaires d'Elite a été souscrite via des mandataires, ce qui signifie que dans de nombreux cas, les dossiers de la compagnie n'incluent pas les détails des assurés », prévient PwC qui précise qu'« une part significative des activités d'assurance souscrite par Elite était réassurée par CBL », Sur les 931.000 contrats souscrits à travers l’Europe, Elite en compte près de 860.000 en Angleterre et 10.000 en Italie.
En France, l'assureur compte 60.000 assurés, principalement en assurance construction (notamment en dommages ouvrages ou en RC décennale). « L'activité française était dominée par deux mandataires (ndlr : SFS et EISL) qui sont désormais eux-mêmes en liquidation, ce qui contribue au manque d'informations complètes et précises sur les assurés dans ce pays », indique le liquidateur.
Aucune protection
Au printemps dernier, l'assureur avait tenté de rassurer ses créanciers avec la mise en place d'un plan de redressement amiable, une procédure spécifique appelée « scheme of arrangement », qui devait lui permettre de continuer à payer les sinistres.
Pourtant, PwC explique dans son rapport avoir « pris contact avec les autorités françaises compétentes et les conseillers juridiques et peut confirmer qu'aucune protection en matière d'indemnisation n'est disponible pour les assurés français d'Elite. En conséquence, les administrateurs réfléchissent à la manière de gérer les risques toujours en cours de certaines polices. Faute de système d'indemnisation disponible, les détenteurs français de polices dommage ouvrage devraient envisager de transférer leurs réclamations auprès des entrepreneurs ou des assureurs des entrepreneurs ».
L'assureur, propriété d'Armour Group (spécialiste du run-off) depuis l'été 2017, indique enfin par la voix de ses administrateurs suivre un plan de marche pour les prochains mois. Ainsi, Elite, qui précise travailler en collaboration avec les régulateurs, ajoute avoir débuté une stratégie d'identification et de recouvrements des primes et de sinistres lui étant imputés.
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