Pour tenter d’oublier un exercice 2022 des plus complexes, Vilavi a fait le choix de la proactivité. Sous la houlette de Michael Hörr, son nouveau président, le groupe va élargir son offre aux risques pros. Le courtier veut également renforcer les synergies entre ses activités et mettre en avant la mixité sociale interne, en attendant un process de cession prévu fin 2023.
2022 est sans contexte l’année à oublier pour Vilavi. Victime collatérale des affres de son fondateur, l’ex-Assu 2000 veut très rapidement clore un exercice complexe, qui n’aura toutefois que peu affecter ses résultats. « Malgré les évènements autour de Jacques Bouthier et l’attaque informatique dont nous avons été victime il y a désormais plus d’un an - et qui nous a fait perdre l’acquisition de 20.000 nouveaux clients potentiels - nous devrions réussir à maintenir un chiffre d’affaires stable au terme de cet exercice, autour de 156M d’euros", explique Michael Hörr, nommé à la présidence du groupe en août dernier.
Côté porteurs de risques - alors que Groupama PLV avait décidé de lâcher le courtier au printemps dernier, Vilavi a d’ores et déjà acté le placement de la moitié du portefeuille de Groupama auprès d’un de ses partenaires historiques. « Nous cherchons actuellement à replacer l’autre moitié qui intéresse beaucoup d’acteurs, mais notre démarche est aujourd’hui de favoriser ces mêmes partenaires historiques », ajoute Michael Hörr.
Faire table rase du passé
Pour faire table rase de ces derniers mois difficiles, Vilavi a donc fait le choix de la proactivité avec plusieurs projets dans les tuyaux. Pour soutenir son activité, le courtier a d’abord décidé d’élargir son offre aux risques pros. « La marque Assu 2000 est historiquement positionnée en banlieue notamment dans des quartiers réputés difficiles et la clientèle professionnelle autour de nos agences représente pour nous un fort potentiel de développement », indique le président. Je pense aux carrossiers, aux livreurs de proximité ou aux bars à ongles. Je pense également aux hôtels, cafés ou restaurants de banlieue, pour qui notre MR Pro n’est pas adaptée. Cette approche directe ne fonctionnera qu’avec des produits exclusifs et dédiés à chacun de ces métiers. Cela implique également sur ce type de risques une forte discipline de souscription pour laquelle nous ne ferons aucun écart ».
Dans cette dynamique, Vilavi teste depuis quelques jours dans 5 de ses agences un produit à destination des taxis et VTC avec +Simple. Avec près de 53.000 de ces véhicules en circulation, le groupe espère pouvoir attirer à termes 5 à 10% du marché.
En parallèle, Vilavi cherche désormais à optimiser ses activités en interne, notamment par le développement de synergies entre ses différentes entités et marques d’assurance* et celles du crédit.
Une cession fin 2023
Mais parmi les projets phares de l’entreprise, il y a surtout le process de cession dans lequel Vilavi veut s’inscrire dès l’an prochain, comme nous l’annoncions dans nos colonnes fin septembre. « Celui-ci aboutira en fin d’année 2023. Pour l’heure, nous n’avons pas encore de démarche active mais nous allons désigner un partenaire bancaire au début du prochain exercice et lancer une VDD au mois de mars. La démarche est donc actée mais pas encore engagée », précise le dirigeant.
Compte-tenu des résultats 2022 du groupe et des premières indications de 2023, ce dernier cherche la meilleure configuration pour s’inscrire dans une posture de croissance. « Nous ne sommes pas un spécialiste en assurance de personnes, nous cherchons donc ce complément naturel pour pouvoir le vendre dans nos réseaux. Nous pourrons donc avoir une approche industrielle avec un opérateur positionné sur ce business, ou une approche de build-up via un fonds d’investissement. Nous choisirons la voie qui fera le plus sens pour développer notre business. Au terme de cette opération, que nous soyons l’acquéreur ou la société acquise, cela n’a pas d’importance. Ce qui m’intéresse, c’est un projet qui optimise le groupe en s’appuyant sur ses forces et qui comble ses faiblesses », lance ensuite Michael Hörr. Dernièrement, le patron de SPVie Assurances s'est officiellement déclaré comme candidat en vue d'une future opération.
Mixité sociale
Aux côtés des nombreux projets opérationnels de l’entreprise, Vilavi veut également apaiser un climat social chahuté ces derniers mois. Le courtier, qui a lancé dernièrement un audit de ses filiales marocaines, veut capitaliser sur la dynamique et le savoir-faire de ses équipes. « Nous finalisons la mise en place d’un comité d’éthique indépendant composé de personnes aux profils variés et issus de l’assurance et d’autres métiers. Ce dernier doit servir à libérer la parole et éviter des dérives comportementales au sein de l'entreprise », explique ensuite le président.
Le courtier indique ainsi poursuivre sa démarche de communication interne pour expliquer ses projets. Mais aussi la direction dans laquelle s’inscrit le groupe, notamment autour du process de cession. « Cette transparence doit permettre de rassurer le personnel qui fait la richesse du groupe. Sur ce point, je veux également insister sur la mixité sociale incroyable qui existe au sein de Vilavi, reflet nos implantations, et qui nous permet aujourd’hui de nous maintenir sur le chemin de la croissance », conlut Michael Hörr.
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