Le groupe Covéa se lance dans un nouveau plan stratégique jusqu'en 2024. Il s'appuiera sur deux piliers principaux que sont l'assurance traditionnelle et la réassurance.
Le groupe Covéa ouvre un nouveau plan stratégique qui doit l'emmener jusqu'en 2024. « Notre conviction depuis longtemps est que nous devons être présents sur toute la chaîne de valeur du risque. Cela passe par le développement d’une activité de réassurance à côté de notre activité d’assurance, qui est leader en France », explique Paul Esmein, directeur général adjoint de Covéa.
Ce devrait être chose faite puisque le groupe mutualiste doit se rapprocher de PartnerRe dans les prochains mois. Le signing est prévu pour la fin de cette année et le bouclage de l'opération devrait atterrir à la fin du premier semestre ou au troisième trimestre 2022.
Entre conquête et défense en France sur le IARD
S'agissant des activités françaises du groupe, « nous devons être ambitieux commercialement, notamment sur les branches auto et habitation, car 85% de nos clients arrivent par ces deux segments, indique Paul Esmein. Autrement dit, un développement insuffisant en auto et en MRH se répercuterait nécessairement sur nos autres activités ».
Concrètement Covéa vise 600.000 contrats particuliers supplémentaires, dont 200.000 pour les seules branches auto et MRH. Sur le IARD, toutes branches confondues, l'objectif de croissance du chiffre d'affaires est de 1,8% par an jusqu'en 2024.
Sur l’entreprise, nous avons une position forte et nous avons pour ambition de la maintenir, même si la priorité va être donnée à l’amélioration de la rentabilité plus qu'à la croissance du chiffre d'affaires sur les 3 ans à venir », affirme Laurent Tollié, directeur général de la relation client du groupe Covéa. Après plusieurs années de conquête, Covéa vise à retrouver une rentabilité sur ce segment.
Sur la branche dommage, le groupe vise un ratio combiné situé entre 97% et 98% sur le plan.
Le grand risque n'est pas, pour le moment, une priorité
L'acquisition de PartnerRe permettrait de compléter les segments visés par MMA. Les Mutuelles du Mans ciblent en effet les entreprises jusqu'aux ETI. Pour autant, « PartnerRe est positionnée sur de la réassurance pure et MMA sur les entreprises de taille moyenne et intermédiaire. Un développement sur les grands risques n’apparaît aujourd’hui pas prioritaire », pointe le directeur général adjoint de Covéa.
En revanche, ce dernier voit des convergences possibles avec PartnerRe sur le BtoBtoC. Car une des limites du groupe, jusque-là, était d'être très centré sur la France. Le rachat d'un réassureur permet d'ajouter une brique internationale pour des entreprises qui cherchent des partenaires assureurs sur des programmes mondiaux.
Pas de politique agressive sur les UC
Sur l'assurance de personnes et notamment l'assurance vie, le groupe ne se fixe pas d'objectif précis. « Notre objectif est de poursuivre une croissance rentable partout où c'est possible, souligne Paul Esmein. Nous souhaitons notamment continuer à accroître la contribution des activités vie aux résultats. Pour autant, nous sommes extrêmement vigilants à la question du devoir de conseil. Le profil majoritaire de notre sociétariat n’est pas celui d’une clientèle patrimoniale. Cela explique que nous ne visons pas les mêmes niveaux d’unité de compte que la moyenne du marché. ».
Sur le fonds euros, Covéa souhaite limiter le croissance des encours pour éviter le phénomène de dilution des rendements.
Objectif PSC des fonctionnaires
Le plan stratégique coïncide par ailleurs avec la mise en place de la réforme de la protection sociale des fonctionnaires. « GMF souhaite se positionner sur la réforme de la PSC des fonctionnaires, avec Unéopole bien sûr. Beaucoup de discussions sont en cours sur ce marché », explique Laurent Tollié, sans donner plus de détails.
Sur des très gros ministères, le groupe n'envisage pas d'y aller sans partenaire. En revanche, sur des appels d'offres avec de plus petits effectifs, il se sent tout à fait légitime de répondre seul. « Il est difficile de définir totalement aujourd’hui la manière dont nous positionnerons sur la réforme de la PSC. Sur certains aspects, les contours de cette réforme restent encore assez flous », ajoute Paul Esmein.
200M d'euros pour la digitalisation
« Notre force, ce sont nos 3 marques fortes et complémentaires, lance Laurent Tollié. Une de nos ambitions est que chacune de nos marques renforce sa proximité omnicanale ». Le canal physique sera, a minima maintenu au niveau actuel.
« Nous souhaitons développer les canaux digitaux, les espaces clients, les parcours en selfcare, l’automatisation quand elle est possible …. Et n’oublions pas le téléphone qui joue un rôle crucial dans la fluidité et l’efficacité de ces modèles omnicanaux », poursuit Laurent Tollié. Sur le volet digitalisation, Covéa met 200M d'euros sur la table sur la durée du plan
Après 3 années passées à mettre en place les structures techniques et de compétences, le groupe passe à la phase plus opérationnelle sur les sujets de data ou encore d'intelligence artificielle. « Sur la data science, l’IA, nous avons développé ces dernières années nos infrastructures et nos compétences. Nous allons maintenant accélérer sur les cas d'usage avec deux grandes orientations. La première plus axée sur des aspects d’analyse (technique et/ou marketing). La deuxième plus opérationnelle, avec la recherche d'une meilleure efficacité dans la relation client (automatisation grâce à l’IA par exemple), ou d’une plus grande maîtrise de nos coûts sinistres », détaille le directeur général de la relation client. 3 programmes vont ainsi être mis en place. Un premier sur la sinistralité en habitation. Un second sur la souscription en auto et l'automatisation de bout en bout et un troisième programme sur le véhicule connecté.
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