Covid 19 : Les vulnérabilités des salariés amplifiées par la crise
Une étude de Malakoff Humanis constate une augmentation des vulnérabilités des salariés dans le contexte actuel de crise sanitaire.
Le pourcentage des salariés qui affirment être dans une situation de vulnérabilité reste stable depuis 2018. Plus de la moitié des salariés se trouve dans cette situation, alors que 70% des dirigeants affirment avoir au sein de leur entreprise des salariés en situation de fragilité. Ce taux grimpe à 93% dans les entreprises de plus de 10 salariés.
Hausse des fragilités d'ordre personnel
Alors que 35% d’entre eux déclarent vivre plusieurs situations de fragilité, pour 42% des salariés, les fragilités sont d’ordre personnel, en hausse de 5 points par rapport à 2018. Concrètement, 9% des salariés sont atteints d’une maladie grave, 9% sont aidants familiaux, 9% sont en grande difficulté financière et 8% sont en souffrance psychologique.
Les fragilités d’ordre professionnel touchent 33% des salariés, en baisse de 5 points par rapport à 2018. L’épuisement concerne 13% des salariés, la perte de sens, 11%, l’usure liée aux conditions de travail, 11%, et la grande difficulté de conciliation entre vie privée et professionnelle, 9%.
La crise a aggravé le sentiment de fragilité. 63% des personnes interrogées se sont sentis vulnérables face au risque infectieux (70% pour leurs proches), face au risque de perte de revenus (65%), de perte d’emploi (53%), ou face à des difficultés d’ordre psychologique (50%).
Les entreprises mobilisées
Les entreprises déclarent avoir pris conscience des difficultés de leurs salariés. 70% des dirigeants affirment avoir « davantage prêté attention aux situations de vulnérabilité de leurs salariés pendant la crise ». 60% des salariés reconnaissent cet effort.
Dirigeants et salariés pensent que les fragilités vont augmenter dans les prochaines années. 56% des dirigeants affirment qu’ils vont mettre l’accent sur ce sujet, alors que la moitié des salariés déclare au contraire que rien ne va changer. Pire, 13% des salariés craignent que leurs dirigeants privilégient la survie économique de leur entreprise et prêtent moins d’attention aux situations de vulnérabilité.
Les entreprises sont légitimes et attendues
Dirigeants et salariés s’accordent sur le fait que l’entreprise est légitime pour intervenir sur les situations de vulnérabilité. Le pourcentage des personnes qui considère que l’entreprise peut intervenir sur des fragilités d’origine personnelle a augmenté de 10 points depuis 2018 pour atteindre 65% chez les dirigeants et 51% chez les salariés.
L'étude révèle un décalage de perception entre salariés et dirigeants sur les actions menées. 76% des entreprises déclarent mettre en œuvre des actions concrètes pour accompagner les salariés en situation de fragilité, alors que seulement 48% des salariés indiquent que leur entreprise le fait. Les salariés sont en demande d’actions de prévention des risques professionnels, des accidents du travail, de la pénibilité et des risques psycho-sociaux. Ils souhaitent par ailleurs des aménagements du temps ou des conditions de travail ainsi que les actions de communication sur les aides proposées par l’entreprise. Enfin plus d’un tiers demande plus de formation des dirigeants et des managers ainsi que des campagnes de prévention contre les risques de violences ou de discriminations au travail.
L’étude de Malakoff Humanis identifie également des freins à la mise en place d’un accompagnement pour personnes en situation de fragilité. 40% des salariés craignent d’être stigmatisés, 35% d'être pénalisés dans leur carrière, 35% d'être licenciés s’ils partagent une situation de vulnérabilité. Du côté des dirigeants, 47% ont peur de paraître intrusifs et 37% craignent de ne pas respecter la confidentialité de certaines situations.
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