L'UFC-Que Choisir a annoncé jeudi avoir déposé plainte contre le groupe SFAM, spécialisé dans les assurances associées aux produits, et Fnac Darty, que l'association soupçonne de pratiques commerciales "trompeuses et agressives".
L'association, alertée par de nombreux témoignages et réclamations de consommateurs, a analysé les pratiques de commercialisation de l'assureur sur des produits de haute technologie, et "tire la sonnette d'alarme".
"Sous couvert d'une offre '30 euros remboursés' apposée sur l'étiquette du produit, et d'un discours commercial de certains vendeurs bien peu éclairant, les consommateurs se voient très fortement incités à souscrire à l'assurance SFAM lors de l'achat de produits high-tech, cette assurance ayant même parfois tout simplement été imposée", explique l'UFC-Que Choisir dans un communiqué.
Créé en 1999, SFAM, qui affiche une croissance spectaculaire de 2.400% en cinq ans, est implanté en France à Romans-sur-Isère, Roanne et Paris. Il a bâti son succès sur des contrats offrant des garanties étendues sur les téléphones portables et autres appareils électroniques.
Fondé et toujours présidé par Sabri Fegaier, il possède par ailleurs 11% du capital du groupe Fnac Darty, soit le deuxième actionnaire derrière le distributeur allemand de produits électroniques Ceconomy.
Contacté par l'AFP, Fnac Darty a dit prendre "acte des actions intentées par l'UFC-Que Choisir qui feront l'objet d'un examen attentif de notre part". "Le groupe porte une attention toute particulière à la formation des vendeurs et la satisfaction de ses clients", a-t-il ajouté.
Selon l'UFC-Que Choisir, des consommateurs se sont rendus compte de "prélèvement indus" effectués par la société Sfam sur leur compte bancaire avant de réaliser qu'ils avaient effectivement souscrit une assurance dite "affinitaire" (associée au produit, NDLR) lors de l'achat de leur équipement, "quand ils pensaient avoir signé sur une tablette uniquement pour obtenir une réduction du prix sur l'appareil".
L'enquête menée par l'association, notamment en caméra cachée, "confirme que le discours de certains vendeurs, les supports de vente et la documentation contractuelle passent sous silence les conditions permettant aux consommateurs d'obtenir le remboursement effectif des 30 euros promis".
L'ensemble de ces éléments conduit donc l'association à porter plainte "pour pratiques commerciales qu'elle estime susceptibles d'être qualifiées de trompeuses et agressives", précise l'UFC-Que Choisir.
Par ailleurs, ajoute-t-elle, "compte tenu des liens capitalistiques entre la Sfam et la Fnac", l'association a également saisi "pour avis" l'Autorité de la concurrence, "s'agissant des conditions permettant de garantir le respect d'une concurrence libre et non faussée sur la distribution de telles assurances affinitaires".
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