Lancé par Crédit Mutuel et Maif en début d’année, le dividende sociétal, pour l’un, et écologique, pour l’autre, suscite bien des réactions.
Consacrer une partie de son résultat net à la transition écologique. Telle est l’ambition affichée par Crédit Mutuel et Maif depuis le début de l'année. Le premier s’engage à flécher 15% de son bénéfice sur des projets ayant une plus-value sociétale et environnementale. Le second versera « au moins » 10% de ses bénéfices annuels sous forme de dividende écologique.
Une enveloppe de 510M d'euros
Au total, une enveloppe de 510M d’euros - dont 500M d’euros pour Crédit Mutuel - sera allouée au service de la transformation environnementale, de l’inclusion et la cohésion sociale mais encore du mécénat. « Quelle que soit leur taille, toutes les entreprises sont les bienvenues [à rejoindre le mouvement] », précise Nicolas Théry, président de Crédit Mutuel Alliance Fédérale. « S’il faut 80 à 100Mds d’euros par an pour financer la transition climatique en France, nous couvrons 0,5% du montant total à notre échelle. S’il y a 200 entreprises qui nous suivent, le compte sera bon », a-t-il ajouté.
Nouvelle forme de capitalisme
Le dividende sociétal et écologique représente une nouvelle forme de capitalisme. De prime abord, « il est dans la limite de l’aberration que de raisonner en dividende pour un mutualiste », explique un économiste. Mais dans ce cas, il s’agit d’un nouvel outil de partage de la valeur à des fins d’intérêt général.
« Une bonne initiative notamment face à l’urgence climatique », reconnaissent certains dirigeants de la place tout en saluant en parallèle un… « sacré coup de com ». Pour eux, Nicolas Théry (Crédit Mutuel) et Pascal Demurger (Maif) ont donné une identité à une pratique déjà existante dans le secteur.
En réponse à ses détracteurs, le directeur général de Maif explique à l’antenne de BFM Business vouloir aller « un cran plus loin », avec des ambitions qui s’inscrivent dans le temps. « Pas sûr que les 10M d'euros de la Maif révolutionne notre modèle économique », ironise un dirigeant. Affaire à suivre.
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