Le livre blanc « Prévention E-santé » présenté aujourd'hui 25 septembre par Finance Innovation clame plus d'individualisation et d'accompagnement pour améliorer l'impact des programmes de prévention. Les assureurs sont en recherche de nouveaux modèles pour que la prévention devienne une arme de fidélisation à long terme.
Les politiques de prévention généralisées et purement curatives présentent un faible impact sur l'état de santé et sont devenues obsolètes. C'est le constat formulé par le livre blanc « Prévention E-santé » qui a été présenté aujourd’hui 25 septembre par le pôle de compétitivité Finance innovation dans le cadre de l'Insurtech Business Week.
Pour les assureurs, la prévention a longtemps été une « sorte de passage obligé pour se conformer aux usages du marché, avant de devenir une garantie obligatoire, mais restée très accessoire dans sa portée, dans les contrats d’assurance santé responsables », affirment les auteurs du Livre Blanc.
Cela s'explique principalement par le fait que le gros risque est financé quasi intégralement par les acteurs publics. De plus, « en prévoyance collective, les bénéfices se mesurent plus dans les comptes de résultat des entreprises (baisse de l’absentéisme, réduction des risques psycho-sociaux, hausse de la productivité) que dans les comptes techniques des assureurs », selon le Livre blanc.
Pourtant, l'essor du numérique, le boom autour du bien-être et la concurrence exacerbée sur le marché de la complémentaire santé devraient conduire les assureurs à revoir l'approche en matière de prévention santé.
Le Livre blanc incite les acteurs à dépasser la concurrence par le prix pour rechercher une différenciation par les services à valeur ajoutée, pour se placer non plus en simples financeurs, mais plutôt en « partenaires de vie ». Le modèle est donc à réinventer et plusieurs pistes d'innovation sont proposées.
En assurance individuelle, le Livre blanc incite les assureurs à « établir avec les assurés des relations dont les bénéfices mutuels croissent dans le temps (capitalisation sur la connaissance du risque via notamment les technologies Big Data) pour réduire la volatilité de la clientèle, notamment des meilleurs risques. »
En prévoyance collective, l'employeur devrait être un acteur essentiel dans le déploiement des mesures de prévention individuelles et collectives. Pour les auteurs du livre blanc, « la valeur créée devrait être mesurée en vue d'être partagée entre les parties prenantes (salariés, entreprises et assureurs) ».
Enfin, l'assurance emprunteur est un terrain propice à l'innovation, « en donnant une valeur d’usage aux contrats et en réduisant plus efficacement les charges techniques par un accompagnement sur-mesure dans le temps des assurés plutôt qu’une simple sélection des risques à l’entrée, d’une valeur limitée, par ailleurs fort dommageable sur la relation client ».
Pour parvenir à explorer ces nouveaux modèles, les acteurs du livre blanc réclament un accès simplifié aux données de santé et des évolutions réglementaires pour en favoriser leur traitement à des fins de prévention.
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