Après les annonces intempestives et rapidement dénoncées d'une hausse probable des tarifs de l'assurance auto – et de toutes les assurances – pour les prochains mois, voire les prochaines années, il faut bien reconnaître que le gouvernement n'a pas beaucoup aidé le secteur. En septembre, le consommateur cherchera le rabais et trouvera le rabot.
Avant même que le mois de septembre ne commence, voilà que s'annoncent des nouvelles de nature à mettre en colère bon nombre de patrons, de compagnies, de mutuelles et même d'agences ou de petits courtiers.
Depuis près d'un an – si ce n'est depuis des années – le secteur se bat pour démonter l'argumentaire des niches fiscales que sont les assurances-vie. Las, le gouvernement, à court d'argent, n'a pas dans l'idée de laisser les assureurs en paix et a donc décidé que le rabot passerait aussi sur les contrats en unités de compte.
Si la mesure, reconnaissons le, n'est pas terrible pour le produit et l'épargnant, elle projette sur « le placement préféré des français », après le livret A, une ombre malvenue. Commercialement, ce n'est jamais bien d'entendre que la fiscalité d'un produit change et les efforts de conseils vont se révéler décisif, à l'heure où les taux ne peuvent plus être garantis ni même promu sans en passer par la vigilance du régulateur.
Justement, communication et image pourraient aider les assureurs, surtout en assurance de dommages. Avec l'annonce de la création d'un Assurland « auto-moto », TF1 montre bien que l'important n'est plus de savoir ce qu'est l'assurance, mais de la proposer au plus grand nombre. La nouvelle a même été suivie par l'AFP qui en a fait deux belles dépêches. Monétiser l'audience en vendant de l'assurance, il faut reconnaître que c'est innovant. Ou pas. Le groupe Le Figaro était sur les rangs depuis plus de 6 mois comme nous vous l'annoncions.
Au final, les grands gagnants seront donc – comme très souvent – les plus gros. Les compagnies et les mutuelles, les courtiers grossistes et les quelques IP qui proposeront des produits d'assurance à ces nouveaux acteurs vendront toujours de l'assurance, perdant d'un côté des clients et les gagnants de l'autre.
De réforme en (petite) révolution, le secteur se prépare donc à une année bien particulière. Avec en toile de fond Solva 2, histoire de bien mobiliser tous les services.
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