Tribune : L’assurance, aujourd’hui un "must" pour une carrière en finance
James Benett, directeur général de eFiancialCarreers, présente sa vision du marché de l'emploi et des opportunités en finance et assurance.
Un secteur porteur qui regorge d’opportunités
Alors que la crise économique fait rage et que le chômage n’a cessé d’augmenter ces derniers mois malgré une accalmie en août, avec les 3.235.700 demandeurs d’emploi (Ministère du travail, demandeurs d’emploi de catégorie A - août 2013), rares sont les secteurs à tirer leur épingle du jeu. C’est le cas de l’assurance qui a maintenu un niveau de recrutements élevé en 2012 avec 12 000 embauches, soit 8% de ses effectifs totaux (Observatoire sur les Métiers et les Formations des salariés de l’Assurance - décembre 2012). Cette année encore, 18% (APEC) des sociétés d’assurance planifient de recruter.
En effet, le secteur semble profiter de la propension croissante des Français à s’assurer, lui offrant ainsi de belles perspectives de développement. Les nombreux départs en retraite de la génération du papy-boom favorisent également les recrutements puisque contrairement à d’autres secteurs, l’assurance remplace ses salariés, et de préférence par des jeunes. Les moins de 30 ans représentaient plus de la moitié (58%2) des embauches en 2011. Une contribution particulièrement précieuse quand 532 000 jeunes sont au chômage1.
Les banques, traditionnellement parmi les premiers recruteurs du secteur privé en France, pourraient bientôt être ainsi doublées par l’assurance. Si la courbe des embauches de cadres dans le secteur bancaire ne cesse de fléchir, celle de l’assurance tend à se maintenir. eFinancialCareers a constaté qu’entre mars 2012 et mars 2013, la baisse du nombre d’offres d’emploi sur son site pour la zone Europe Continentale s’est limitée à 25% dans l’assurance tandis sur d’autres secteurs les baisses sont nettement plus élevées, comme par exemple la banque privée (-57%).
Faible turn-over, parité et fort taux d’accès à la formation
Outre un taux d’embauche robuste, l’assurance présente de nombreux atouts pour les candidats. En effet, le secteur offre de belles perspectives de carrière, pour les cadres (44%2 de la population) mais également pour les femmes, qui représentent 59%2 des effectifs.
Par ailleurs, 74 % des salariés ont eu accès à la formation en 2011, pour une durée moyenne de 35 heures par an et par personne, des chiffres bien supérieurs à la moyenne interprofessionnelle de 45 %2 de taux d’accès pour une durée de 30 heures. Le faible turn-over et la durée importante des carrières renforce en effet le besoin en formation des salariés et favorise les perspectives d’évolution.
L’assurance à la recherche de profils spécifiques
Les opportunités de carrières sont nombreuses mais concernent des profils bien spécifiques, en mesure de répondre aux nouvelles problématiques du secteur.
A titre d’exemple, les postes touchant aux problématiques de conformité se développent particulièrement sous l’effet du durcissement au niveau européen (Solvency II) et international (Common Framework). Il en est de même pour les métiers du contrôle et du risque, avec un développement des postes de risk managers. Par ailleurs, les actuaires, statisticiens du monde de l’assurance, sont très recherchés dans ce contexte économique incertain.
De plus, les recrutements en inspection commerciale qui s’essoufflaient fin 2011 font actuellement leur grand retour pour répondre à la concurrence accrue du marché. Enfin, la comptabilité technique, qui demande des connaissances pointues liées aux règlementations complexes, souffre aujourd’hui de son manque de notoriété et d’une pénurie de profils, offrant aux candidats une position confortable pour négocier des salaires attractifs.
Pour profiter de ces belles opportunités, les candidats doivent miser à la fois sur leurs compétences opérationnelles, théoriques, très recherchées par les recruteurs, mais aussi de plus en plus humaines avec un intérêt croissant du secteur porté aux « soft skills », comme par exemple le sens de la communication, la créativité ou encore le sens de l’initiative.
J. Bennett, Directeur Général d’eFinancialCareers
À voir aussi
Solvabilité : Un accord sur une nouvelle norme internationale
Dora : L’Eiopa demande d'exempter les petits organismes dès 2025
Crypto-actifs : L’Eiopa propose un traitement prudentiel spécifique