Épargne : Les Français plébiscitent l'assurance vie
La dernière enquête* sur les Français, l'épargne et la retraite du Cercle de l'Épargne et d'Amphitéa, l'association souscriptrice d'AG2R La Mondiale, relève que les épargnants retrouvent un intérêt pour l'assurance vie.
La forte remontée des rémunérations sur les fonds euros au titre de 2024 produit-elle ses effets ? À n'en pas douter si l'on se réfère à la dernière levée de l'enquête sur les Français, l'épargne et la retraite du Cercle de l'Épargne et d'Amphitéa. L'échantillon place ainsi l'assurance vie en tête des placements les plus intéressants à 61%. C'est un gain de 5 points sur un an. Surtout, elle devance le Livret A (60%) qui caracolait pourtant en tête en 2023 (65%).
« C'est la première fois depuis 2016 que l'assurance vie prend la première place, indique Jérôme Jaffré, directeur du Centre d'études et de connaissance de l'opinion publique (Cecop) et membre du conseil scientifique du Cercle de l'Épargne. Ces dernières années, le bien immobilier locatif faisait partie des placements les plus intéressants pour les Français. Mais nous glissons vers une épargne plus financière ». Cette observation se concrétise avec le PER. Ce dernier se place à la troisième place (57%).
Chez les plus de 65 ans, l'assurance vie atteint même 70%. « Cette population y voit un intérêt pour de l'épargne de précaution. Mais aussi un outil de transmission », poursuit Jérôme Jaffré. En revanche, les plus jeunes cherchent avant tout des gains rapides. Les 18-24 ans sont 58% à lorgner du côté des actions. Et 35% à juger les cryptomonnaies intéressantes.
La rente plutôt que le capital
Pour la première fois, l'enquête s'attarde sur les PER. 21% des personnes sondées affirment ainsi avoir souscrit un plan épargne retraite. Et pour 48% d'entre eux, la principale motivation touche au versement d'un capital au moment de la retraite. En revanche pour 51% des Français qui comptent ouvrir un plan épargne retraite, il s'agit avant tout de se créer un complément de revenus.
Plus surprenant, chez ces derniers, ils sont 62% à privilégier la sortie en rente. Contre à peine 16% en capital alors même que ce point était jugé comme bloquant dans la commercialisation des anciens produits retraite. Même chez les titulaires de PER, 42% préfèrent la sortie en rente contre 34% en capital.
Le banquier plutôt que l'assureur
Quel que soit le produit, les Français se tournent avant tout vers leur banque. Les deux tiers privilégient leur établissement pour gérer leurs produits d'épargne. Loin et même très loin devant les assureurs mutualistes (18%), les compagnies d'assurance (10%) ou encore les groupes paritaires (6%). Ce choix évolue d'ailleurs assez peu selon l'âge des sondés ou leur pratique de l'épargne.
Reste que l'intérêt manifeste pour les PER s'explique surement par des craintes sur l'avenir du système de retraite. Moins d'un Français sur deux (47%) estiment que leur pension suffira. C'est une baisse de 7 points en un an. Parmi les non-retraités, ils sont même 29%. Un chiffre qui chute à 21% chez les femmes actives. « C'est le signe d'une crainte que les inégalités salariales se retrouvent dans les niveaux de pension au moment du passage à la retraite », souligne le directeur du Cecop.
L'inquiétude des classes moyennes
Résultat, ils sont 58%, parmi les non-retraités, à placer de l'argent pour améliorer leur retraite. Ils n'étaient « que » 51% en 2023. Et cette volonté de préparer la fin de la vie active se manifeste particulièrement au sein des classes moyennes. Les deux tiers des personnes gagnant entre 2.000 et 3.000 euros par mois affirment placer de l'argent dans le but de combler leur pension. En 2023, ils étaient 57%. Pour ceux dont la rémunération mensuelle se situe entre 3.000 euros et 4.000 euros cette proportion gagne 10 points à 69%.
*Enquête réalisée les 6 et 7 mars 2024 auprès de 1.035 personnes selon la méthode des quotas.
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