Finance à impact : Maif dans le sillage des propositions de Fair
La finance à impact entre dans la campagne présidentielle. Fair, né de la fusion entre Finansol et l'Impact Invest Lab, fait 10 recommandations dans lesquelles s'inscrit le groupe Maif.
« Il n’y aura pas de transition environnementale sans transition sociale », lance Frédéric Tiberghein, président de Fair. C'est tout l'object de la finance à impact qui va bien au-delà de l'investissement dans des actifs verts. Elle embrasse également le bénéfice social engendré par les investisseurs. En France, en 2020, elle pesait quelque 20,3Mds d'euros pour 4,4M de produits d'épargne solidaire souscrits.
Dans le monde, en 2020, 715Mds d'euros ont été investis sur ces supports. Une hausse de 40%, quand les encours gagnaient un "petit" 9% en France. Notons que l'encours des fonds durables est plus important selon une étude Novethic.
Pour accélérer, FAIR met 10 propositions sur la table à l'attention des candidats à l'élection présidentielle. L'association demande par exemple que les contraintes réglementaires sur certaines formes d'investissements soient desserrées. « La réglementation privilégie le coté et la liquidité. Il faut changer cela », clame Dominique Mahé, président du groupe Maif. « Il faudrait remplacer l'approche rendement/risque par une vision rendement/risque/impact », ajoute Frédéric Tiberghein.
Mobiliser le livret A
Le groupe Maif affirme que 91% de ses actifs sont labellisés ISR. « La marche marginale est très dure à gravir, pointe Hélène N'Diaye, directrice générale de Maif Vie. Pour cela nous pourrons nous appuyer sur la taxonomie. Même si elle se heurte à une dimension politique, elle donne une couleur à tous les actifs ». Le groupe mutualiste a investi 251,3M d'euros dans des fonds solidaires, à fin septembre 2021. « Nous sommes collecteurs d'épargne et à ce titre, nous recherchons toujours à allier performance pour nos sociétaires et citoyenneté », appuie Dominique Mahé.
Parmi les autres mesures phares du livre blanc, Fair propose de mobiliser l'épargne réglementée. L'association suggère de développer le don solidaire via le livret A. Cette disposition existe déjà sur le livret de développement durable (LDD) depuis octobre 2020. Concrètement, les banques créent des listes d'associations vers lesquelles seraient fléchées les dons. « Pour une association comme Médecins du Monde cela permettrait de drastiquement réduire les coûts d'acquisition de nouveaux donateurs. Il faut savoir que l'on investit 1 euro pour 4 euros en moyenne. Mais en acquisition, ce ratio est bien plus élevé », précise Jean-Baptiste Matray, directeur de la communication et du développement de MdM.
Surtout, Fair souhaiterait que soit augmentés, progressivement, les financements fléchés vers l'ESS, ainsi que vers la transition écologique et sociale. « Les dépôts non centralisés sur le LDDS et le livret A qui restent dans le bilan des banques financent à hauteur de 5 % au moins des prêts bancaires aux entreprises de l’ESS et de 10% au moins des projets contribuant à la transition énergétique ou à la réduction de l’empreinte climatique », lit-on dans le rapport.
Une comptabilité pondérée
Enfin, la 5e proposition marquante de Fair à trait à la comptabilité. « Il faudrait basculer vers une comptabilité pondérée par l'impact social et environnemental », estime le président de l'association. Pour Fair, il s'agit maintenant de partir avec son bâton de pèlerin pour convaincre les candidats à la présidence de la République du bien fondé de leurs propositions dans le cadre de la campagne.
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