L’agence de notation Fitch prévoit une hausse de l’activité des organismes complémentaires lors des deux prochaines années. Si les hausses de tarifs ont été limitées en 2019, elles devraient bondir dès 2020.

Le marché français de la santé augmentera lors des deux prochaines années (+3,0% en 2018, après +2,3% en 2017), selon une étude de l’agence de notation Fitch. Le vieillissement de la population et l’augmentation des dépenses de santé expliquent ces perspectives pour les assureurs santé, selon l'agence de notation.

Les prochaines évolutions règlementaires comme la LFSS 2019 ou la loi Ma Santé 2022 augmenteront le rôle de l’assurance complémentaire et entraîneront une standardisation des contrats. Le marché de la sur-complémentaire, les nouveaux services et l’innovation (télémédecine) seront les vecteurs de différenciation entre les offres. Si les tarifs vont augmenter faiblement en 2019, suite aux engagements des organismes complémentaires en faveur du pouvoir d’achat des Français, en revanche, des hausses devraient intervenir à partir de 2020, suite à l’augmentation des dépenses de santé.

L'effet ANI s'estompe

Après la mise en place de la généralisation de la complémentaire santé en 2016, Fitch prévoit que la croissance s’estompe sur le marché de la collective, car il reste peu d’entreprises à couvrir. La stratégie des organismes complémentaires va mettre l'accent sur l'amélioration de la rentabilité au détriment de la conquête de parts de marché.

Les mutuelles vont continuer à faire face à une forte concurrence des sociétés d’assurance et des bancassureurs. La consolidation du secteur mutualiste va se poursuivre les prochaines années, selon l’agence de notation, dans un contexte de diversification des activités et d’économies d’échelle. Le marché français de la santé reste moins concentré que dans d’autres pays européens, avec 450 sociétés en France contre 30 acteurs au Royaume-Uni et au Pays-Bas, rappelle Fitch.

Le niveau de rentabilité de l’assurance santé change considérablement selon le type d’acteur, même si les cotisations augmentent plus rapidement que les sinistres. Les grands assureurs sont plus compétitifs que les petites mutuelles, qui doivent faire face à plus de frais administratifs.